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5 août 2010 4 05 /08 /août /2010 06:01

Je continue à éditer les chansons transcrite par mon père dans son cahier noir, lorsqu'il faisait son service militaire à Agadir, dans les années 1920.

Il en est qui ne reviendront plus. 
Cette chanson est comme un prolongement de celle que j'ai mise en ligne pour le jeudi en poésie du 05 août 2010.

 

L’angélus de la mer

 

1er couplet

Quand l’horizon se lève

Et rit l’aube vermeille

Marins perdus en mer

Voici l’heure où là-bas

Le vieux clocher s’éveille

Et sonne au matin clair

Entendez-vous dans la brise qui jase

Tinter l’écho des cloches du pays

Les flots joyeux que la lumière embrase

Ondulent plus blonds que les blonds épis

 

Refrain

Au loin c’est l’angélus

C’est l’angélus qui sonne

A genoux donc sous le ciel bleu

A genoux donc et priez Dieu

Laboureurs de la mer

Dès que les flots rayonnent

C’est l’angélus ! (ter)

 

2ème couplet

Sous vos mâts triomphants

Le soleil plane et brille

Marins perdus en mer

Voici l’heure où là-bas

S’incline la famille

Qui fauche les blés clairs

Entendez-vous dans la plaine lointaine

Dans l’eau poudreuse où flambent les rayons

Vibrer l’appel d’une cloche lointaine

Comme pour bénir vos fiers pavillons

 

3ème couplet

Les feux mourants du jour

Ont empourprés nos voiles

Marins perdus en mer

Voici où là-bas

S’allument les étoiles

Bordant l’azur moins clair

Entendez-vous dans la brise qui rêve

Les sons divins qui semblent s’approcher

Le paysan dont le labeur s’achève

Ecoute pensif la voix du clocher

        Agadir, le 4 octobre 1924

 

Compléments et bonus grâce au commentaire de Quichottine :

L'angelus de la Mer, de Gustave Goubier

Enregistrement du chanteur lyrique André Huc Santana

.

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5 août 2010 4 05 /08 /août /2010 06:00

Pour le jeudi en poésie des Croqueurs de mots, dont le thème de cette semaine est

 

"Evasion"

 

La barre de la coque de noix est tenue cette quinzaine par tricôttine, amirale n'hésitant pas à prendre son quart comme tout le monde.

 

Au bord des grands océans, il en est qui rêvent, il en est qui partent, il en est qui restent  Le long du quai.

 

Il en est aussi qui essaient de rentrer au port ou dans un port, et que personne n'attend plus.

 

Cette vieille chanson parodiant sans doute maman les petits bateaux à moins que ce ne soit le contraire, était également notée dans le cahier à couverture noire de mon père, plus exactement sur une fiche séparée genre bristol jauni par le temps.

 

Il était un petit navire

Il était un petit navire

Qui avait longtemps voyagé

Il était je dois vous le dire

Par notre Dame protégé

Car depuis des mois des semaines

Depuis des ans par tous les temps

Sur toutes les mers incertaines

Il avait bravé les antans

Les marins hâlés par la brise

Très vieux marchaient à pas pesants

Les mousses avaient la barbe grise

Le capitaine avait cent ans

Malgré ses vieilles voilures

Ses cordes ses filins trop courts

Qui pendaient le long des mâtures

Le navire avançait toujours

Si bien que par un jour d’orage

Poussé par l’océan fatal

Le navire sans mâts ni cordages

Vint échouer au port natal

Mais au pays qui l’a vu naître

Il ne rencontra que mépris

Nul ne voulut le reconnaître

On l’accueillit avec des cris

On n’eut que rire et que menace

Pour les pauvres marins abattus

Les enfants avec des grimaces

Lancèrent des cailloux pointus

Alors sans vivres ni ressources

Levant l’ancre encore une fois

Le navire reprit sa course

Pour des semaines et des mois

Et dès la naissante aurore

Le soir dans l’horizon confus

On l’aperçut longtemps encore

Puis un jour on ne le vit plus

Le pauvre navire sans voile

Lassé des océans maudits

Voguant au pays des étoiles

Avait gagné le paradis

Retranscrit à Agadir, le 2 octobre 1924

 

et pour ceux qui ne reviendront plus, il y avait une autre chanson

 

pastel 2e étude

mon deuxième pastel, en octobre 2008. Il y a des progrès à faire, mais l'essentiel est que j'y trouve du plaisir.

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29 juillet 2010 4 29 /07 /juillet /2010 06:03

Pour le Jeudi en poésie sous la baguette magique de Nat.

Les Croqueurs de mots ont fait des voeux aux astres, sans les nommer, c'était la règle du jeu de mots qui se nomme lyponymie

 

Beaucoup d'amateurs de poésie connaissent la lune selon Alfred de Musset.

Comme je me suis replongée, (avec délices) dans l'Art d'être grand-père, de Victor Hugo, je vous propose celle que le poète a bien voulu décrocher pour ses petits enfants.
Le titre se décline en quatres poèmes que je mets en ligne. Vous pouvez en lire un ou les quatre, à votre choix. Et si vous les lisez tous les quatre, peut-être sera-t-il judicieux de les relire dans l'ordre que Victor Hugo leur a donné.

 

Si vous voulez commencer par le début

Le début est ICI

 

IV

 

- Oh ! comme ils sont goulus ! dit la mère parfois.

Il faut leur donner tout, les cerises des bois,

Les pommes du verger, les gâteaux de la table ;

S'ils entendent la voix des vaches dans l'étable

Du lait ! vite ! et leurs cris sont comme une forêt

De Bondy quand un sac de bonbons apparaît.

Les voilà maintenant qui réclament la lun !

 

Pourquoi pas ? Le néant des géants m'importune ;

Moi j'admire, ébloui, la grandeur des petits.

Ah ! l'âme des enfants a de forts appétits,

Certe et je suis pensif devant cette gourmande

Qui voit un univers dans l'ombre, et le demande.

La lune ! Pourquoi pas ? vous-dis-je. eh bien, après ?

Pardieu ! si je l'avais, je la leur donnerais.

 

C'est vrai, sans trop savoir ce qu'ils pourraient en faire,

Oui, je leur donnerais, lune, ta sombre sphère,

Ton ciel, d'où Swedenborg n'est jamais revenu,

Ton énigme, ton puits sans fond, ton inconnu !

Oui, je leur donnerais, en disant : Soyez sages !

Ton masque obscur qui fait le guet dans les nuages,

Tes cratères tordus par de noirs aquilons,

Tes solitudes d'ombre et d'oubli, tes vallons,

Peut-être heureux, peut-être affreux, édens ou bagnes,

Lune, et la vision de tes pâles montagnes.

Oui, je crois qu'après tout, des enfants à genoux

Sauraient mieux se servir de la lune que nous ;

Ils y mettraient leurs voeux, leur espoir, leur prière ;

Ils laisseraient mener par cette aventurière

Leurs petits coeurs pensifs vers le grand Dieu profond.

 

La nuit, quand l'enfant dort, quand ses rêves s'en vont,

Certes, ils vont plus loin et plus haut que les nôtres.

Je crois aux enfants comme on croyait aux apôtres ;

Et quand je vois ces chers petits êtres sans fiel

Et sans peur, désirer quelque chose du ciel,

Je le leur donnerais, si je l'avais. La sphère

Que l'enfant veut, doit être à lui, s'il la préfère.

D'ailluers, n'avez-vous rien au-delà de vos droits ?

Oh ! je voudrais bien voir, par exemple, les rois

S'étonner que des nains puissent avoir un monde !

Oui, je vous donnerais, anges à tête blonde,

Si je pouvais, à vous qui régnez par l'amour,

Ces univers baignés d'un mystérieux jour,

Conduits par des esprits que l'ombre a pour ministres,

Et l'énorme rondeur des planètes sinistres.

Pourquoi pas ?Je me fie à vous car je vous vois,

Et jamais vous n'avez fait de mal.Oui, parfois,

En songant à quel point c'est grand, l'âme innocente,

Quand ma pensée au fond de l'infini s'absente,

Je me dis, dans l'extase et dans l'effroi sacré,

que peut-être, là-haut, il est, dans l'Ignoré,

un dieu supérieur aux dieu dont nous rêvâmes,

Capable de donner des astres à des âmes.

Victor Hugo, L'art d'être grand-père, première édition 1876

 

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29 juillet 2010 4 29 /07 /juillet /2010 06:02

Pour le Jeudi en poésie sous la baguette magique de Nat.

Les Croqueurs de mots ont fait des voeux aux astres, sans les nommer, c'était la règle du jeu de mots qui se nomme lyponymie

 

Beaucoup d'amateurs de poésie connaissent la lune selon Alfred de Musset.

Comme je me suis replongée, (avec délices) dans l'Art d'être grand-père, de Victor Hugo, je vous propose celle que le poète a bien voulu décrocher pour ses petits enfants.
Le titre se décline en quatres poèmes que je mets en ligne. Vous pouvez en lire un ou les quatre, à votre choix. Et si vous les lisez tous les quatre, peut-être sera-t-il judicieux de les relire dans l'ordre que Victor Hugo leur a donné.

 

Si vous voulez commencer par le début,

Le début est ICI

 

III

 

Ah ! vous voulez la lune ? Où ? dans le fond du puits ?

Non ; dans le ciel. Eh bien, essayons. Je ne puis.

Et c'est ainsi toujours. Chers petits, il vous passe

Par l'esprit de vouloir la lune, et dans l'espace

J'étends mes mains, tâchant de prendre au vol Phoebé.

L'adorable hasard d'être aïeul est tombé

Sur ma tête, et m'a fait une douce fêlure.

Je sens en vous voyant que le sort put m'exclure

Du bonheur, sans m'avoir tout à fait abattu.

Mais causons. Voyez-vous, vois-tu Georges, vois-tu,

Jeanne ? Dieu nous connaît, et sait ce qu'ose faire

Un aïeul, car il est lui-même un peu grand-père ;

Le bon Dieu, qui toujours contre nous se défend,

Craint ceci : le vieillard qui veut plaire à l'enfant ;

Il sait que c'est ma loi qui sort de votre bouche,

Et que j'obéirais ; il ne veut pas qu'on touche

Aux étoiles, et c'est pour en être sûr

Qu'il les accroche aux clous les plus hauts de l'azur.

Victor Hugo, L'art d'être grand-père, première édition 1876

 

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29 juillet 2010 4 29 /07 /juillet /2010 06:01

Pour le Jeudi en poésie sous la baguette magique de Nat.

Les Croqueurs de mots ont fait des voeux aux astres, sans les nommer, c'était la règle du jeu de mots qui se nomme lyponymie

 

Beaucoup d'amateurs de poésie connaissent la lune selon Alfred de Musset.

Comme je me suis replongée, (avec délices) dans l'Art d'être grand-père, de Victor Hugo, je vous propose celle que le poète a bien voulu décrocher pour ses petits enfants.
Le titre se décline en quatres poèmes que je mets en ligne. Vous pouvez en lire un ou les quatre, à votre choix. Et si vous les lisez tous les quatre, peut-être sera-t-il judicieux de les relire dans l'ordre que Victor Hugo leur a donné.

 

Si vous voulez commencer par le début,

Le début est ICI

 

II

Choses du soir

 

Le brouillard est froid, la bruyère est grise ;

Les troupeaux de boeufs vont aux abreuvoirs ;

La lune, sortant des nuages noirs,

Semble une clarté qui vient par surprise.

 

Je ne sais plus quand, je ne sais plus où,

Maître Yvon soufflait dans son biniou.

 

Le voyageur marche et la lande est brune ;

Une ombre est derrière, une ombre est devant ;

Blancheur au couchant, lueur au levant ;

Ici crépuscule, et là clair de lune.

 

Je ne sais plus quand, je ne sais plus où,

Maître Yvon soufflait dans son biniou.

 

La sorcière assise allonge la lippe ;

L'ariagnée accroche au toit son filet ;

Le lutin reluit dans le feu follet

Comme un pistil d'or dans une tulipe.

 

Je ne sais plus quand, je ne sais plus où,

Maître Yvon soufflait dans son biniou.

 

On voit sur la mer des chasse-marées ;

Le naufrage guette un mât frissonnant ;

Le vent dit : demain ! l'eau dit : maintenant !

Les voix qu'on entend sont désespérées.

 

Je ne sais plus quand, je ne sais plus où,

Maître Yvon soufflait dans son biniou.

 

Le coche qui va d'Avranche à Fougère

Fait claquer son fouet comme un vif éclair ;

Voici le moment où flottent dans l'air

Tous ces bruits confus que l'ombre exagère.

 

Je ne sais plus quand, je ne sais plus où,

Maître Yvon soufflait dans son biniou.

 

Dans les bois profonds brillent des flambées ;

Un vieux cimetière est sur le sommet ;

Où Dieu trouve-t-il tout ce noir qu'il met

Dans les coeurs brisés et les nuits tombées ?

 

Je ne sais plus quand, je ne sais plus où,

Maître Yvon soufflait dans son biniou.

 

Des flaques d'argent tremblent sur les sables ;

L'orfraie est au bord des talus crayeux ;

Le pâtre, à travers le vent, suit des yeux

Le vol monstrueux et vague des diables.

 

Je ne sais plus quand, je ne sais plus où,

Maître Yvon soufflait dans son biniou.

 

Un panache gris sort des cheminées ;

Le bûcheron passe avec son fardeau ;

On entend, parmi le bruit des cours d'eau,

Des frémissements de branches traînées.

 

Je ne sais plus quand, je ne sais plus où,

Maître Yvon soufflait dans son biniou.

 

La faim fait rêver les grands loups moroses ;

La rivière court, le nuage fuit ;

Derrière la vitre où la lampe luit,

Les petits enfants ont des têtes roses.

 

Je ne sais plus quand, je ne sais plus où,

Maître Yvon soufflait dans son biniou.

Victor Hugo, L'art d'être grand-père, première édition 1876

écrite en 1859  et prévue pour  Chansons des rues et des bois

 

 Début I

 Suite III

 

 

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29 juillet 2010 4 29 /07 /juillet /2010 06:00

Pour le Jeudi en poésie sous la baguette magique de Nat.

Les Croqueurs de mots ont fait des voeux aux astres, sans les nommer, c'était la règle du jeu de mots qui se nomme lyponymie

 

Beaucoup d'amateurs de poésie connaissent la lune selon Alfred de Musset.

Comme je me suis replongée, (avec délices) dans l'Art d'être grand-père, de Victor Hugo, je vous propose celle que le poète a bien voulu décrocher pour ses petits enfants.
Le titre se décline en quatres poèmes que je mets en ligne. Vous pouvez en lire un ou les quatre, à votre choix. Et si vous les lisez tous les quatre, peut-être sera-t-il judicieux de les relire dans l'ordre que Victor Hugo leur a donné.

 

Si vous voulez commencer par le début, c'est celui-ci.

 

III La lune

 

I

 

Jeanne songeait, sur l'herbe assise, grave et rose ;

Je m'approchai : - Dis-moi si tu veux quelque chose,

Jeanne ? - car j'obéis à ces charmants amours,

Je les guette, et je cherche à comprendre toujours

Tout ce qui peut passer par ces divines têtes.

Jeanne m'a répondu : - je voudrais voir des bêtes.

Alors je lui montrai dans l'herbe une fourmi.

- Vois ! Mais Jeanne ne fut contente qu'à demi.

- Non, les bêtes, c'est gros, me dit-elle.

 

Leur rêve,

C'est le grand. L'Océan les attire à sa grève,

Les berçant de son chant rauque, et les captivant

Par l'ombre, et par la fuite effrayante du vent ;

Ils aiment l'épouvante, il leur faut le prodige.

- Je n'ai pas d'éléphant sous la main, répondis-je.

Veux-tu quelque autre chose ? ô Jeanne, on te le doit !

Parle. - Alors Jeanne au ciel leva son petit doigt.

-Ca, dit-elle. - C'était l'heure où le soir commence.

Je vis à l'horizon surgir la lune immense.

Victor Hugo, L'art dêtre grand-père, première édition 1876

 

 

 

Suite II

 

 

 

Cette intrusion du langage simple, presque parlé, des dialogues, peut sembler ordinaire en ce début de XXIème siècle où les amateurs d'innovations sans fins ont fait exploser, pas toujours pour le meilleur, tous les codes d'une poésie qui s'était construite sur de nombreux siècles.

Notez aussi l'audace de la liaison entre la première et la deuxième strophe.

En contrepoint, la rime riche qui unit les vers deux à deux et la constance de l'alexandrin, dont la monotonie est brisée par d'autres rythmes internes, tout en nuances croisées, articulées autour d'une ponctuation précise qui est autant de respirations. On remarquera au passage l'utilisation abondante du point-virgule, dont l'usage, par paresse, devient exceptionnel.
Or, tant gramaticalement qu'au niveau du sens, il y a un monde entre un point et un point virgule.

Je ne saurais trop vous recommander à ce sujet les livres de Erik Orsenna (La grammaire est une chanson douce, etc)dont vous trouverez la présentation sur son site.

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22 juillet 2010 4 22 /07 /juillet /2010 06:00

pour le jeudi en poésie des Croqueurs de mots

 

Etoile du soir

 

Pâle étoile du soir, messagère lointaine,

Dont le front sort brillant des voiles du couchant,

De ton palais d’azur, au sein du firmament,

Que regardes-tu dans la plaine ?

 

La tempête s’éloigne et les vents sont calmés ;

La forêt qui frémit pleure sur la bruyère,

Le phalène doré dans sa course légère

Traverse les prés embaumés.

 

Que cherches-tu sur la terre endormie ?

Mais déjà vers les monts je te vois t’abaisser ;

Tu fuis en souriant mélancolique amie,

Et ton tremblant regard est près de s’effacer.

 

Etoile qui descends sur la verte colline,

Triste larme d’argent du manteau de la nuit,

Toi que regarde au loin le pâtre qui chemine

Tandis que, pas à pas, son long troupeau le suit,

 

Etoile, où t’en vas-tu dans cette nuit immense ?

Cherches-tu sur la rive un lit dans les roseaux ?

Où t’en vas-tu, si belle, à l’heure du silence,

Tomber comme une perle au sein profond des eaux ?

 

Alfred de Musset, extrait de Le saule,

Premières poésies, vers 1830

 

Etoile-du-soir.jpg

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15 juillet 2010 4 15 /07 /juillet /2010 06:00

~ Billet 501 ~

 

et dernier billet dont j'indique le quantième !

Vous n'êtes pas sans avoir remarqué que ces derniers temps, avec mes billets programmés, c'est la pagaille dans leur numérotation.

 

Voici, pour le jeudi en poésie , des Croqueurs de mots, dont le défi n°33 est mené par an ni.

 

locéan chanson - reduc

Je vous ai déjà plusieurs fois fait partager des chansons extraites du recueil constitué par mon père pendant qu'il faisait son service militaire à Agadir au début des années 1920.

 

Je l'avais presque promis à Tricotine, l'on va dire que l'arc en ciel s'est éteint le soir où le gardien de phare ne l'a pas allumé. Beaucoup vont en vacances à la mer et ces tours sur l'eau font partie du paysage. En France, presqu tous les phares ont été automatisé et désertés par les anciens gardiens. Il ne reste plus à ma connaissance que celui qui se trouve dans l'estuaire de la Gironde : le phare de Cordouan

 

Je n'ai pas eu ni pris le temps de rechercher l'origine de ce chant. Peut-être quelqu'un d'entre vous pourra éclairer ma lanterne.

 

Dernière minute : Quichottine a trouvé les liens pour moi et les à déposé dans le premier commentaire de ce billet : à consulter pour en savoir plus et même écouter la chanson !

 

pharebaleinedans-blokhaus.jpg

  (phare des baleines au bout de l'Ile de Ré, depuis un blokhaus orné de tags et de grafs ; cliché de mon frère Gilles)

 

L’Océan

 

1er couplet

Là bas sur l’océan

Dans le phare qui scintille

Le gardien vigilant

Demeure sans famille

Seul dans l’immensité

Quand le flot se soulève

Parfois comme dans un rêve

Il se prend à chanter

 

L’océan sous sa garde

Le soir fait miroiter

Sous la lune blafarde

Ses rayons argentés

Dans cette apothéose

Porte vers l’horizon

Sa joyeuse chanson

De l’océan grandiose.

 

2ème couplet

Mais un soir le gardien

Quelque folie en tête

Au village voisin

Va revoir sa brunette

Près d’elle il s’attarda

Car elle était jolie

Mais le phare vigie

Ce soir n’éclaire pas

 

L’océan sans son garde

Parait désorienté

Les étoiles hagardes

Ont terni leur clarté

Prenez garde au naufrage

Pauvres petits bateaux

Balancés par les flots

Car l’océan fait rage

 

3ème couplet

Au village voisin

Des gens courent dans l’ombre

On sonne le tocsin

Pour un bateau qui sombre

Pour lui porter secours

Le gars dans l’eau s’élance

Mais les flots par vengeance

Le prennent pour toujours

 

L’océan n’a plus de garde

Car dans l’obscurité

C’est la folle camarde

Qui vient de l’emporter

Sorcière toujours avide

Elle entraîne au lointain

Celui qui fut gardien

De l’océan perfide

 

phare Baleines - reduc

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8 juillet 2010 4 08 /07 /juillet /2010 06:00

~ Billet 495 ~

 

Pour le jeudi en poésie des Croqueurs de mots, un autre poème de Clemens Brentano, invitant à la douceur et à la douceur de vivre. 

 

Singet leise, leise, leise

 torrent-suisse2.jpg

Singet leise, leise, leise,

Singt ein flüsternd Wiegenlied

Von dem Monde lernt die Weise,

Der so still am Himmel zieht.

 

Singt ein Lied so süsz gelinde,

Wie die Quellen auf den Kieseln,

Wie die Bienen um die Linde

Summen, murmeln, flüstern, rieseln.

               Clemens Brentano, 1778 - 1842

 

Je n'ai pas retenté la traduction automatique et, avec mes lointains souvenirs et ce convivial dictionnaire en ligne LEXILOGOS, je vous ai tricoté cette traduction. La puissance évocatrice et la précision du vocabulaire ont rendu la tâche à la fois facile et agréable, frustrante aussi de ne pouvoir trouver des mots ou expressions aussi puissants dans ma langue ou la redondance devient ridicule, ce qu'elle n'était pas dans le texte initial.

Et si j'ai fait un ou des faux sens ou contre-sens, s'il-vous-plait, dîtes le moi au plus vite.

 

 

lune.jpgChante doucement, doucement, doucement,

Chuchote une berceuse,

Apprend de la lune son air

De monter tranquille vers le ciel.

 

Chante une mélodie aussi douce

Que sur les cailloux, les sources,

Et dans les tilleuls, les abeilles

Qui bourdonnent, chuchotent, murmurent, ruissèlent.

          Clemens Brentano, traduction Jeanne fadosi

 

Comme un refrain de vacances ...

tel le défi n°33 des Croqueurs de mots, itinaire concocté cette fois-ci par anni

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1 juillet 2010 4 01 /07 /juillet /2010 06:00

~ Billet 480 ~

 

Pour les Croqueurs de mots dont la barre est tenue cette quinzaine par Nounedeb, le défi n°32 nous conduisait à la plage avec une vieille dame et des enfants, et pour le plumitif croqueur, la casquette inattendue de reporter ...

Notre petite fermière nous faisait également rêver d'eau, dessus, dessous ... Nous y soupçonnons une envie de vacances ...

Dans mon recueil personnel de poésies, j'ai épuisé les références au bord de mer,

 

Le long du quai, de Sully Prudhomme 

Matin sur le port, d'Albert Samain

Les pauvres gens, de Victor Hugo

 

mais pas l'eau rafraîchante et berceuse, et par cette chaleur, elle est bienvenue.

Désolée pour les lecteurs qui ne sont pas germanophones, (mais pas de panique, j'ai fait une traductionau dessous du poème), je voulais montrer ici (il faudrait lire à haute et douce voix, les deux ne sont pas incompatibles) que l'allemand n'est pas cette langue dure et cadencée dont nous avons hérité le souvenir à cause d'une cetaine période noire et cruelle de notre Histoire mondiale du vingtième siècle.

 

J'en ai deux et vous aurez l'autre en ligne la semaine prochaine, si le prochain défi ne désigne pas un autre sujet.

J'espère trouver une bonne traduction en français de ces poèmes et si ce n'est pas le cas, je fais appel aux germanistes pour m'en donner une que je pourrai mettre en ligne en parallèle.

enfant à la fontaine1 

Hörst du wie die Brunnen rauschen ?

 

Hörst du, wie die Brunnen rauschen ?

Hörst du, wie die grille zirpt ?

Stille, stille, lasz uns lauschen !

Selig, wer in träumen stirbt ;

Selig, wen die Wolken wiegen,

Wem der Mond ein Schlaflied singt !

O ! Wie selig kann der fliegen,

Dem der Traum den Flügel schwingt,

dasz an blauer Himmelsdecke

Sterne er wie Blumen pflückt :

Schlafe, träume, flieg', ich wecke

Bald dich auf und bin beglûckt.

 

Clemens Brentano, 1778 - 1842, poèmes, édition posthume 

 

J'ai vérifié l'orthographe de mon adolescence sur ce site Balladen.de

Ce qui m'a permis d'en avoir une traduction (automatique), pas forcément la plus poétique ni même des plus correcte

 

J'aurais bien voulu vous en faire profiter, mais franchement elle laisse vraiment à désirer.

Pour ceux que la curiosité aiguillonnent j'en dirai plus dans le billet bricolages et bidouillages informatiques (2)  à venir

 

Voici ma traduction provisoire, car du coup, je me suis attelée à la tâche !

 

Entends-tu le murmure des fontaines ?

 

Entends-tu le murmure des fontaines ?

Entends-tu comme le grillon chante ?

chut, chut, écoutes !

Bienheureux, celui qui meurt en rêve,

Bienheureux quand les nuages  bercent

à qui la lune chante une berceuse

Oh, comme il est bienheureux celui qui peut voler

Que le rêve emporte sur ses ailes

Qu'au bleu plafond  du ciel

Il cueille les étoiles comme des fleurs.

Dors, rêve, vole, je te réveillerai

bientôt et je fais ton bonheur.

    Clemens Brentano, traduction (perfectible) de Jeanne Fadosi

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 Ephéméride de ce jour

 

et chaque jour

je n'oublie pas Anne-Sophie

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et ses compagnes d'infortune :

145 en 2010 ; 122 en 2011 ; 148 en 2012 ; 121 en 2013 ; 118 en 2014 ; 122 en 2015 ; 123 en 2016 et en 2017 ; 121 au moins en 2018 ; 150 en 2019 (au moins 122 confirmés)

(clic sur son regard pour comprendre ... un peu)

 

Profitez des instants de la vie :

le temps s'écoule à sa cadence,

trop vite ou trop lentement,

sans retour possible

N'oubliez pas que

"Tous les matins du monde sont sans retour"

Métiers improbables

TheBookEdition - Les anthologies Ephémères

La 6ème anthologie est parue en mai

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