Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
9 décembre 2010 4 09 /12 /décembre /2010 07:00

Pour le jeudi en poésie et parce que mes pas, et d'autres, nous ont conduit, sur l'un des chemins du Téléthon de notre village, près d'un faon qui venait d'être bousculé par une voiture en plain milieu du bourg.

 

Oui, je sais que le sujet de ce jour concerne des légendes de mer.Le poème de Baudelaire mis en ligne la semaine dernière nous emmène sur ses flots imaginaires et j'ai dans mes archivesl'Angelus de la mer, trouvé dans le cahier de chansons de mon père, collecté en 1924.

 

Et parce que sa mère biche l'aura sûrement pleuré dans la nuit froide et enneigée.

 

La biche brame au clair de lune

Et pleure à se fondre les yeux :
Son petit faon délicieux

A disparu dans la nuit brune.

 

Pour raconter son infortune

A la forêt de ses aïeux,

La biche brâme au clair de lune

Et pleure à se fondre les yeux.

 

Mais aucune réponse, aucune,

A ses longs appels anxieux !

Et le cou tendu vers les cieux,

Folle d'amour et de rancune,

La biche brâme au clair de lune.
       Maurice Rollinat, Les refuges

 

Maurice Rollinat, 1846, 1903 

Les refuges, une des parties de son recueil Les névroses, paru en 1883.

 

Maurice_Rollinat_by_Rigel_d-Illzach-source-wikipedia.jpg

 

Portrait de Maurice Rollinat, effectué par Jean Désiré Ringel d'Illzachs (1847 - 1916), image empruntée à wikipedia. Un clic sur le portrait pour lire les détails.

 

Voici un autre lien sur ce poète oublié, et que j'ai bien envie de découvrir autrement que par ce souvenir de poème dont j'avais l'incident de samedi m'a fait remonté le premier quatrain qui me restait en mémoire.

 

Après Baudelaire que j'ai mis en ligne la semaine dernière, à propos de ses souvenirs d'enfance, celui-ci en est un prolongement cohérent, souvenir de récitation de l'enfance de milliers d'écoliers, dont aucun n'a retenu le nom du poète. Et sulfureuse cette querelle des critiques de l'époque, parce que son succès de chanteur l'aurait obligé à choisir sa clique, ce qu'il s'est refusé. Poète sincère et décrié, il a organisé son propre oubli en se retirant du monde médiatique.

 

je ne doute pas un seul instant qu'il en aurait été autrement avec la radio et les disques qui ne nous ont fait oublié ni Jacques brel, ni Jean Ferrat, que je tiens autant pour des poètes du XXème siècle que pour des chanteurs.

 

Nul doute aussi que cet unique poème remonté dans les anthologies des enfants, on le doit à Walt Disney et à son premier grand succès après Blanche neige, je veux parler de Bambi, dessin animé de 1942. Mais aussi, cet autre film de mon enfance, Jody et le faon par Clarence Brown, sorti en 1946.

Partager cet article
Repost0
2 décembre 2010 4 02 /12 /décembre /2010 07:00

Pour le jeudi en poésie des Croqueurs de mots, et avec Noune au gouvernail cette quinzaine qui nous conduit dans les eaux bouillonnantes et attirantes de Mélusine et de Merlin.

 

Voici, en contrepoint des rêves de mes petits héros, des paradis d'enfance confondus aux enfers par des adultes qui ont tout oublié de leur innocence et de leur pureté.  Pour Baudelaire, c'est ce monde ici qui sent le soufre, et ce lointain rêvé qui est délicieusement parfumé.

 

entre-mer-et-sable-pastel.jpg 

 

Moesta et errabunda*

 

Dis-moi, ton coeur parfois s'envole-t-il agathe,

Loin du noir océan de l'immonde cité,

Vers un autre océan où la splendeur éclate,

Bleu, clair, profond, ainsi que la virginité ?

Dis-moi, ton coeur parfois s'envole-t-il Agathe ?

 

La mer, la vaste mer, console nos labeurs !

Quel démon a doté la mer, rauque chanteuse

Qu'accompagne l'immense orgue des vents grondeurs,

De cette fonction sublime de berceuse ?

La mer, la vaste mer, console nos labeurs !

 

Emporte-moi wagon, enlève-moi frégate !

Loin ! Loin ! Ici la boue est faite de nos pleurs !

- Est-il vrai que parfois le triste coeur d'Agathe

Dise : loin des remords, des crimes, des douleurs,

Emporte-moi wagon, enlève-moi frégate !

 

Comme vous êtes loin, paradis parfumé

Où sous un clair azur tout n'est qu'amour et joie,

Où tout ce que l'on aime est digne d'être aimé,

Où dans la volupté pure le coeur se noie !

Comme vous êtes loin paradis parfumé !

 

Mais le vert paradis des amours enfantines,

Les courses, les chansons, les baisers, les bouquets,

Les violons vibrant derrière les collines,

Avec des brocs de vins, le soir, dans les bosquets,

- Mais le vert paradis des amours enfantines,

 

L'innocent paradis plein de plaisirs furtifs,

Est-il déjà plus loin que 'Inde et que la Chine ?

Peut-on le rappeler avec des cris plaintifs,

Et l'animer encore d'une voix argentine,

L'innocent paradis plein de plaisirs furtifs ?
          Charles Baudelaire, Les fleurs du mal

 

* (latin) triste et vagabonde

Pour aller plus loin :

Charles Baudelaire, 1821 - 1867, publié dansles Fleurs du mal, édité par le courageux Auguste Poulet-Malassis en 1857 et imprimé à Alençon par ce qui deviendra l'Imprimerie alençonnaise.

 

Moesta-et-erranosta.jpg

Je l'avais recopié sur mon recueil de poésie en oubliant la dernière strophe. Mon écriture était plus ferme et bien plus fine. J'ai eu du mal à écrit aussi droit et surtout aussi petit tout en  restant lisible. 

Partager cet article
Repost0
25 novembre 2010 4 25 /11 /novembre /2010 07:00

C'est Noune qui est à la barre pour le défi n°43 des Croqueurs de mots. Je vous laisse aller le découvrir sur son blog.
Pour l'accompagner avec le jeudi en poésie, un seul mot d'ordre

 

Sulfureux

 

 de la nature du souffre, composé comprenant du soufre.
                    Hérétique, scandaleux ...

 

Dans quel sens aller. J'hésitais entre plusieurs poèmes de Pernette du Guillet, poétesse et dame reconnue "presque" à l'égal des hommes et qui n'a eu de cesse de faire valoir que homme et femme méritaient d'être considérés à égalité.
J'y reviendrai.

 

J'ouvre au hasard le fascicule poésie / Gallimard, pages 140 - 141 de l'édition 2009, sur le poème Le nez, un des Blasons anatomiques du corps féminin(1).

 

Le nez

 

Ô noble nez, organe odoratif,

Du corps humain membre décoratif,

Te blasonner je ne saurais me taire,

Car sur tous membres es le plus nécessaire :

Pour ce, t'es dû degré superlatif ;

A te louer on dût t'être inventif,

Car en toi gît le miroir de nature

Le los(3), le prix d'humaine pourtraiture,

L'aornement du corps réparatif.

Ton excellence, ta grand' beauté, ta grâce,

T'ont fait loger au milieu de la face ;

Bien t'appartient en lieu tant authentique,

Car ta présence rend la face angélique :

C'est par toi seul que la face reluit,

C'est par toi, Nez, qu'elle a louange et bruit

Par tout le monde, et qu'elle est si plaisante,

A tant chacun tant délectable et gente.

Ô noble nez, seul et souverain bien

Du corps humain, tant que sans toi n'est rien,

Ains(4) est déforme, hideux, épouvantable,

Et cinq cents fois plus qu'un monstre exécrable,

Nez ennemi d'infect puanteur,

Grand adversaire de mauvaise senteur,

Rien ne te plait qui ne soit redolent(5),

Tant es gentil, délicat, excellent ;

Nez, douce entrée d'amoureuse pointure,

Nez, des amants la vraye nourriture,

Ô Nez bien fait, Nez reconsolatif,

Nez mignonnet, ô Nez récréatif,

Nez singulier, plaisant et gracieux,

Nez condescent, ô trésor précieux,

Nez , jugement de bon et mauvais vin,

Nez,  argument du grand pouvoir divin ;

Ô Nez, vrai juge d'imparfait et parfait !

Conclusion : Nez, sans faire grand plaid,

Sur tous membres guidon et capitaine,

De toi seul prend toute beauté mondaine.

J. N. d'Arles(2), contribution aux blasons anatomiques du corps féminin(1)

 

(1) Les blasons sont nés à l'initiative de Clément Marot qui a lancé un concours lors d'un exil à Ferrare. Succès immédiat qui a donné lieu à un recueil constamment réédité et enrichi de 1536 à 1554.
Ces blasons, d'une grande liberté de ton, conforme en cela à l'esprit de ce temps, beaucoup moins prude que le nôtre, sont le contre-point des textes de Pernette du Guillet et de Louise Labbé qui subliment, chacune selon sa sensibilité, les relations entre les sexes.

 

(2) J. N. d'Arles ou Darle. Nous ne savons rien de plus de ce poète qui a peut-être usé d'un pseudonyme (Eh oui, on a pas attendu Internet pour les pseudos)

 

(3) los : louange

 

(4) ains : mais

 

(5) redolent : de bonne odeur

  505px-Cleopatra_with_the_Asp_-1630--_Reni-_Guido.jpg

La mort de cléopâtre par Guido Reni, 1630, emprunté à Wikipedia, clic sur l'image pour en savoir plus

 

Selon Blaise Pascal, " le nez de Cléopâtre, s'il eût été plus court,  toute la face de la terre aurait changé. "

Partager cet article
Repost0
18 novembre 2010 4 18 /11 /novembre /2010 07:00

Me voilà bien embarrassée pour le jeudi en poésie des Croqueurs de mots.
Après la belle description du chien par Buffon, j'avais dans la foulée l'idée de vous proposer celle qu'il faisait du chat.
en le relisant l'autre soir, quelle ne fut pas mon dépit. Oui, le mot, le sentiment n'est pas trop fort !

Je ne me souvenais pas que le savant n'aimait pas le chat. Certes, il lui attribue des traits qui ne sont pas tous erronés, mais là, franchement, la limite de l'exercice saute aux yeux de tous les gens comme moi, aussi subjectifs que Buffon dans le sens opposé,qui  ont une vraie conivence avec la gente féline en général et leur(s) chat(s) en particulier.

Alors, je préfère de beaucoup rééditer l'une des épitaphes que j'avais écrit pour les parchemins de Bigornette.

 

Rassurez-vous, je n'ai pas choisi la plus triste mais peut-être la plus attendrissante.

 

chat-et-tulipes.jpg

 

A Gribouille,

 

Dernier chaton chétif

De nombreuses portées,

D'agacés coups de griffes

Tu étais rabrouée !

 

Privée d'une portée

La mettant en danger,

La chienne débonnaire

T'accueille en sa tanière.


Dans son panier d'osier

Tu venais la téter

Elle était toujours prête

A faire ta toilette.

 

Ce doux compagnonnage

Qui nous attendrissait

A continué à l'âge

De ta maturité.

 

Quand notre douce chienne

Est morte, que de peine,

On te crut disparue !

Gribouille, où étais-tu ?

 

Mais au fond du jardin

Sur son talus de terre,

Tout transi de chagrin,

Tu veillais sur ta « mère ».

 

Quand la mort et la vie

D'ici nous éloignèrent,

Tu es restée ainsi

Vers le moulin l'hiver

 

Revenant aux beaux jours,

Dès que tu pressentais

De maman le retour

En ses quartiers d'été.

 

Et quand ce fut ton tour

D'écouter la faucheuse,

Sur ton talus d'amour,

Tu rendis l'âme, silencieuse.

Jeanne Fadosi, dimanche 12 avril 2009



Vous pouvez retrouver le prologue et les trois épitaphes II, III, IV et si le coeur vous en dit, retrouver aussi l'épitaphe d'un chat  par Joachim du Bellay pour son chat Belaud, à une époque où aimer les chats suscitait aussitôt une grande méfiance. 

 

post scriptum : mes premiers visiteurs auront été fort surpris du contenu de ce billet. C'et que, étourdie comme je le suis, j'avais écrit le titre avant de changer d'avis ... Vous mle direz que je ne me suis pas trop compliquée pour le nouvel intitulé.
Belle journée en poésie ou en action.

 

J'ai une pensée particulière pour tous ces jeunes profs qui étaient plein d'enthousiasme et pour certains pensaient avoir une vocation à enseigner. On les a envoyé dans le grand bain sans leur apprendre à nager.

Quand on débute, même en ayant une formation à enseigner, il faut compter en moyenne 3 à 4 heures de préparation et de correction pour une heure avec des élèves. Evidemment, ce n'est qu'une moyenne en fonction de la difficulté, du niveau, et de bien d'autres facteurs.

 

Viendrait-il à l'idée de n'importe quel public de penser que le musicien, l'acteur, le sportif, le journaliste, le traiteur, le pharmacien, l'artisan ... ne travaille que lorsqu'il est sur scène ou dans sa boutique ?

Partager cet article
Repost0
11 novembre 2010 4 11 /11 /novembre /2010 07:00

~ ex Billet 430 ~

 

Comme je ne suis pas du tout sûre de pouvoir accéder à internet et à un ordinateur d'ici jeudi, je réédite ce texte en prose de Buffon dont le style me semble assez poétique pour les jeudi en poésie des Croqueurs de mots. Un petit détour chez Lyly Jane pour découvrir le thème du défi de lundi prochain vous fera comprendre mon choix, même si Lyly nous a laissé libre du choix de la poésie.

 

Je vous ai déjà présenté un extrait de la chèvre, tiré d'un recueil de textes de Buffon pour le Jeudi en poésie des Croqueurs de mots.

Et comme ce mercredi des prénoms, j'évoque un chien grec, voici quelques lignes de ce qu'en écrit ce grand naturaliste.

 

tira lavande

 

  " Le chien

 

[...]

Le chien, indépendamment de la beauté de sa forme, de la vivacité, de la force, de la légèreté, a par excellence toutes les qualités intérieures qui peuvent attirer les regards de l'homme. Un naturel ardent, colère, même féroce et sanguinaire, rend le chien sauvage redoutable à tous les animaux, et cède dans le chien domestique aux sentiments les plus doux, au plaisir de s'attacher et au désir de plaire ; il vient en rampant mettre aux pieds de son maître son courage, sa force, ses talents ; il attend ses ordres pour en faire usage ; il le consulte, il l'interroge, il le supplie ; un coup d'oeil suffit, il entend les signes de sa volonté ; sans avoir, comme l'homme, la lumière de la pensée, il a toute la chaleur du sentiment ; il a de plus que lui la fidélité, la constance dans ses affections ; nulle ambition, nul intérêt, nul désir de vengeance, nulle crainte que celle de déplaire ; il est tout zèle, tout ardeur, et tout obéissance ; plus sensible au souvenir des bienfaits qu'à celui des outrages, il ne se rebute pas des mauvais traitements, il les subit, les oublie, ou ne s'en souvient que pour s'attacher davantage ; loin de s'irriter ou de fuir, il s'expose de lui-même à de nouvelles épreuves ; il lèche cette main, instrument de douleur qui vient de le frapper, il ne lui oppose que la plainte, et la désarme enfin par la patience et la soumission.

Plus docile que l'homme, plus souple qu'aucun des animaux, non-seulement le chien s'instruit en peu de temps, mais même il se conforme aux mouvements, aux manières, à toutes les habitudes de ceux qui lui commandent ; il prend le ton de la maison qu'il habite ; comme les autres domestiques, il est dédaigneux chez les grands, et rustre à la campagne : toujours empressé pour son maître et prévenant pour ses seuls amis, il ne fait aucune attention aux gens indifférents, et se déclare contre ceux qui par état ne sont faits que pour importuner ; il les connait aux vêtements, à la voix, à leurs gestes, et les empêche d'approcher. [...]

On sentira de quelle importance cette espèce est dans l'ordre de la nature. En supposnat un instant qu'elle n'aût jamais existé, comment l'homme aurait-il pu, sans le secours du chien, conquérir, dompter, réduire en esclavage les autres animaux ? comment pourrait-il encore aujourd'hui découvrir, chasser, détruire les bêtes sauvages les plus nuisibles ? Pour se mettre en sûreté, et pour se rendre maître de l'univers vivant, il a fallu commencer par se faire un parti parmi les animaux, se concilier avec douceur et par caresses ceux qui se sont trouvés capables de s'attacher et d'obéir, afin de les opposer aux autres. Le premier art de l'homme a donc été l'éducation du chien, et le fruit de cet art la conquête et la possession paisible de la terre.

[...] "

 

Extrait de

Oeuvres choisies de Buffon*

précédées d'une notice sur sa vie et ses ouvrages

par D. Saugié

Ad MAME et Cie, Imprimeurs-libraires, 1847, pages 88 à 90

 

Alors, veillons à ce que ce compagnonage apaisé puisse continuer avec sagesse, comme je l'évoquais déjà dans Marron paradoxe

en vous présentant le petit fascicule de Frank Pavloff : Matin brun, Cheyne editeurs, 2002. en savoir plus

 

matin_20brun-2.jpg

Partager cet article
Repost0
4 novembre 2010 4 04 /11 /novembre /2010 07:00

Pour le jeudi en poésie des Croqueurs de mots, juste un court poème de circonstance.
C'est Jill bill qui est au gouvernail pourle défi n°41, dans une mer complètement chocolat.

J'avais lu un peu trop vite la consigne et pour jeudi dernier, la rose dernière est une douceur involontaire.
Ce jeudi, si je reviens sur le même thème et si le poète utilise le "tu", j'ai envie de dédier ces quelques vers à tous celles et ceux que je chérissais et que la camargue a invités en son domaine inconnu.

 

L'adieu

 

J'ai cueilli ce brin de bruyère

L'automne est morte souviens-t-en

Nous ne nous verrons plus sur terre

Odeur du temps brin de bruyère

Et souviens-toi que je t'attends.
                           Guillaume apollinaire, 1880 -1918

 

 

799px-Calluna_vulgaris_-flower_closeup-.jpgCette fleur de Bruyère est empruntée à David Remald qui en a confié le cliché à wikipédia et le met à disposition de quiconque. un clic sur l'image pour en lire les détails.

 

 Pour en savoir plus sur Guillaume Apollinaire, on peut visiter l'article de wikipédia, mais ausi celui de l'association des amis deGuillaume apollinaire qui lui est consacré.

 

 

Partager cet article
Repost0
28 octobre 2010 4 28 /10 /octobre /2010 06:00

 

Grâce à vos commentaires, cette chanson a retrouvé son compositeur, Fred Gouin et des interprètes, Jacques Hélian et son orchestre  : 

 

Pour le jeudi en poésie des Croqueurs de mots, et comme Jill Bill nous laisse le choix du thème pour le défi n°41, pour la poésie, pas pour le rendez-vous de lundi prochain, je fais ici le pont entre mon billet de souvenir pour Anne-Sophie et le prochain rendez-vous avec nos chers disparus.

Je pioche une fois de plus dans le cahier noir de mon père, quand il faisait son service militaire dans les années 1920 à Agadir.

 

Je-ne-veux-que-des-fleurs.jpg

 

Je ne veux que des fleurs

 

Quand la mort à jamais fermera ma paupière

Quand ma voix se taira quand mes yeux seront clos

Et quand mon corps sera dans le cercueil enclos

Pour moi vous qui passez faîtes une prière.

Je ne veux pas de cette tristesse des pleurs

Pour ombrager ma tombe au lieu des noirs cyprès

Je ne veux que des roses, que du jasmin frais

Je ne veux que des fleurs, que des fleurs, que des fleurs

 

Et si mélancolique un jour d'automne frais

Vous longez en rêvant le mur du cimetière

Reposez sur ma tombe une rose dernière

Et priez un instant pour m'oublier après

Epargnez-moi surtout les regrets les douleurs.

Je veux mon dernier autel ennivré de parfums

Je ne veux que des fleurs, que des fleurs, que des fleurs.

 

Il n'y a pas de date, mais comme le cahier est relié, ce texte a été recopié entre le 27 mai 1924 et le 20 juin 1924.

 

NB, pour être dans le tempo du prochain 1er ou 2 novembre et puisque c'est une rose dernière, j'ai remplacé un jour de printemps frais par un jour d'automne frais.

Et comme toujours, si quelqu'un sait de qui est cette chanson, je serai ravie de pouvoir le préciser.

Elle est antérieure à juin 1924.

Partager cet article
Repost0
20 octobre 2010 3 20 /10 /octobre /2010 10:38

Pour le deuxième jeudi en poésie sur le temps, j'ai eu envie, dans la suite logique de mes vagabondages autouir du temps, de vous faire partager ces évidences qui me trottent dans la tête depuis que j'en ai lu le thème sur le blog de Harmony37 pour le défi n°40 des Croqueurs de mots.

Je vous laisse aller l'entendre avec la voix rocailleuse et sublime du chanteur par vos propres moteurs de recherche et je pianote ici juste les premières lignes de la chanson-poème :

 

Quand ils sont tout neufs

Qu'ils sortent de l'oeuf

Du cocon

Tous les jeunes blancs-becs

Prennent les vieux mecs

Pour des cons

Quand ils sont d'venus

Des têtes chenues

Des grisons

Tous les vieux fourneaux

Prennent les jeunots

Pour des cons

 

Moi qui balance entre deux âges

J'leur adresse à tous ce message

 

Le temps ne fait rien à l'affaire

Quand on est con, on est con

Qu'on ait vingt ans qu'on soit grand père

quand on est con, on est con

Entre nous plus de controverse

Cons caducs ou cons débutants

Petits cons d'la dernière averse

Vieux cons des neiges d'antan

 

Etc ... par Georges Brassens, grand pourfendeur de cons, en chanson et avec sa grande bonhommie et sa grande sagesse.

 

Le tout retranscrit de mémoire. A quand une taxe sur les cerveaux ?
Si j'ai le temps et l'accès à mon blog, je complèterai, mais là, il faudra que je complète ma mémoire, quand même !

Partager cet article
Repost0
17 octobre 2010 7 17 /10 /octobre /2010 15:30

Pour le jeudi en poésie des Croqueurs de mots, avec retard, (je ne suis pas dans le bon tempo en ce moment*), voici une ode au temps d'un poète injustement oublié, Victor Ségalen (1878 - 1919), dont les oeuvres ont été publiées aux Editions Plon.

 

J'ai trouvé ce poème dans Le livre d'or de la poésie française des origines à 1940, de Pierre Seghers, aux éditions Marabout, pages 312, 313.

 

Aux dix mille années

 

Ces barbares, écartant le bois, et la brique et la terre, bâtissent dans le roc afin de bâtir éternel !

 

Ils vénèrent des tombeaux dont la gloire est d'exister encore ; des ponts renommés d'être vieux et des temples de pierre trop dure dont pas une assise ne joue.

 

Ils vantent que leur ciment durcit avec les soleils ; les lunes meurent en polissant leurs dalles ; rien ne disjoint la durée dont ils s'affublent ces ignorants, ces barbares !

 

Vous ! fils de Han, dont la sagesse atteint dix mille années et dix mille milliers d'années, gardez-vous de cette méprise.

 

Rien d'immobile n'échappe aux dents affamées des âges. La durée n'est point le sort du solide. L'immuable n'habite pas vos murs, mais en vous, hommes lents, hommes continuels.

 

Si le temps ne s'attaque à l'oeuvre, c'est l'ouvrier qu'il mord. Qu'on le rassasie : ces troncs plein de sève, ces couleurs vivantes, ces ors que la pluie lave et que le soleil éteint.

 

Fondez sur le sable. Mouillez copieusement votre argile. Montez les bois pour le sacrifice ; bientôt le sable cèdera, l'argile gonflera, le double toit criblera le sol de  ses écailles :

 

Toute l'offrande est agréée !

 

Or, si vous devez subir la pierre insolente et le bronze orgueilleux, que la pierre et le bronze subissent les contours du bois périssable et simulent son effort caduc :

 

Point de révolte : honorons les âges dans leurs chutes successives et le temps dans sa voracité.

Victor Ségalen 

 

 

* des problèmes de matériel et d'autres contraintes dans la vie réelle.

Partager cet article
Repost0
7 octobre 2010 4 07 /10 /octobre /2010 15:30

Pour le jeudi en poésie des Croqueurs de mots, comme j'ai presque fini de vous présenter mon anthologie d'adolescente, voici une autre chanson consignée par mon père dans son cahier noir en 1924, lors de son service militaire.

 

(pardon pour ce retard de quelques heures, j'ai même failli manquer la publication, ce billet était restédans mes brouillons)

 

Revons.jpg

Un clic sur l'image pour l'agrandir.

Le texte ci-dessous.

J'ignore tout des auteurs et de l'air de la chanson.

 

Rêvons les heures sont brèves

Rêvons les songes sont courts

Pour oublier les mauvais jours

Dormons petite maîtresse

Les nuits enchanteresses

Nous font oublier nos tristesses

Et croire en nos amours. 

 

Ah combien sont éphémères

Les tendresses des amants

Les promesses de naguère

Les baisers confiant les serments

Mais quand vient l'heure bénie

Des beaux songes revenue

Nous croyaons l'âme attendrie

Retrouver nos bonheurs perdus. 

 

Rêvons les heures sont brèves

Rêvons les songes sont courts

Pour oublier les mauvais jours

Dormons petite maîtresse

Les nuits enchanteresses

Nous font oublier nos tristesses

Et croire en nos amours. 

 

Il notait les paroles de cette chanson alors qu'il avait vingt ans.

 

Qui a dit déjà, vingt ans, le bel âge ?

 

 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Fa Do Si
  • : Au fil de mes réflexions, en partant du quotidien et ou de l'actualité, d'une observation, ou à partir de thèmes des communautés de blogs ...
  • Contact

Sur les blogs, les jeux d'écriture témoignent de la vitalité

de la langue française sans tapage

Recherche

 

 Ephéméride de ce jour

 

et chaque jour

je n'oublie pas Anne-Sophie

les yeux dAnne-sophie

et ses compagnes d'infortune :

145 en 2010 ; 122 en 2011 ; 148 en 2012 ; 121 en 2013 ; 118 en 2014 ; 122 en 2015 ; 123 en 2016 et en 2017 ; 121 au moins en 2018 ; 150 en 2019 (au moins 122 confirmés)

(clic sur son regard pour comprendre ... un peu)

 

Profitez des instants de la vie :

le temps s'écoule à sa cadence,

trop vite ou trop lentement,

sans retour possible

N'oubliez pas que

"Tous les matins du monde sont sans retour"

Métiers improbables

TheBookEdition - Les anthologies Ephémères

La 6ème anthologie est parue en mai

Informations sur 

 Les anthologies éphémères