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6 octobre 2011 4 06 /10 /octobre /2011 06:00

Jeudi en poésie, deuxième, défi n°65 des CROQUEURS DE MOTS de Tricôtine

 

Pour rester dans le même état d'esprit que jeudi dernier, de fil en aiguille, voici :

 

Mimi Pinson

 

Chanson

 

Mimi Pinson est une blonde,

Une blonde que l'on connaît.

Elle n'a qu'une robe au monde,

Landerirette !

Et qu'un bonnet.

Le Grand Turc en a davantage.

Dieu voulut de cette façon

La rendre sage.

On ne peut pas la mettre en gage,

La robe de Mimi Pinson.

 

Mimi Pinson porte une rose,

Une rose blanche au côté.

Cette fleur dans son coeur éclose,

Landerirette !

C'est la gaieté.

Quand un bon souper la réveille,

Elle fait sortir la chanson

De la bouteille.

Parfois il penche sur l'oreille,

Le bonnet de Mimi Pinson.

 

Elle a les yeux et la main prestes.

Les carabins, matin et soir,

Usent les manches de leurs vestes,

Landerirette !

A son comptoir.

Quoique sans maltraiter personne,

Mimi leur fait mieux la leçon

Qu'à la Sorbonne.

Il ne faut pas qu'on la chiffonne,

La robe de Mimi Pinson.

 

Mimi Pinson peut rester fille,

Si Dieu le veut, c'est dans son droit.

Elle aura toujours son aiguille,

Landerirette !

Au bout du doigt.

Pour entreprendre sa conquête,

Ce n'est pas tout qu'un beau garçon :

Faut être honnête ;

Car il n'est pas loin de sa tête,

Le bonnet de Mimi Pinson.

 

D'un gros bouquet de fleurs d'orange

Si l'amour veut la couronner,

Elle a quelque chose en échange,

Landerirette !

A lui donner.

Ce n'est pas, on se l'imagine,

Un manteau sur un écusson

Fourré d'hermine ;

C'est l'étui d'une perle fine,

La robe de Mimi Pinson.

 

Mimi n'a pas l'âme vulgaire,

Mais son coeur est républicain :

Aux trois jours elle a fait la guerre,

Landerirette !

En casaquin.

A défaut d'une hallebarde,

On l'a vue avec son poinçon

Monter la garde.

Heureux qui mettra sa cocarde

Au bonnet de Mimi Pinson !

Alfred de Musset, 1845

 

poème paru dans Le diable à Paris, 1845 46, sous la direction de Pierre-Jules Hetzel

 

Alfred de Musset, 1810 - 1857

Mimi Pinson

Le diable à Paris

Pierre-Jules Hetzel

410px-Mimi_Pinson00.jpg 

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29 septembre 2011 4 29 /09 /septembre /2011 05:00

Fil, c'est le fil conducteur de ce jeudi en poésie ...

car Tricôtine, l'Amirale de la coquille des CROQUEURS DE MOTS tient la barre pour ce défi n°65

 

Ce jeudi, je vais délaisser la laine et le rouet du coin de la cheminée pour tisser le fil de soie avec les canuts de Lyon

Ceux que chante Aristide Bruant et que j'avais déjà mis en ligne pour un jeudi en poésie d'avril 2010.

 

Les canuts

 

Pour chanter Veni Creator

Il faut une chasuble d'or.

Pour chanter Veni Creator

Il faut une chasuble d'or.

Nous en tissons

Pour vous grands de l'Église,

Et nous pauvres canuts

N'avons pas de chemise.

 

C'est nous les canuts,

Nous allons tout nus.

C'est nous les canuts,

Nous allons tout nus.

 

Pour gouverner il faut avoir

manteaux ou rubans en sautoir.

Nous en tissons

Pour vous grands de la Terre.

 Et nous pauvres canuts

Sans draps on nous enterre.

 

C'est nous les canuts,

Nous allons tout nus.

C'est nous les canuts,

Nous allons tout nus.

 

Mais notre règne arrivera

Quand votre règne finira.

Nous tisserons

Le linceul du vieux monde,

Car on entend déjà

La révolte qui gronde.

 

C'est nous les canuts,

Nous allons tout nus.

C'est nous les canuts,

Nous n'iront plus nus.

Aristide Bruant, Les canuts de Lyon, 1894


une autre interprétation de la chanson

Aristide Bruant, 1851 - 1925

La révolte des canuts de Lyon, 1831

 

et aussi pour aller plus loin sur les métiers d'autrefois concernant la soie et les canuts

 

220px-Lautrec_ambassadeurs-_aristide_bruant_-poster-_1892.jpg

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22 septembre 2011 4 22 /09 /septembre /2011 06:00

Pour le deuxième jeudi en poésie du défi n°64 des CROQUEURS DE MOTS piloté par Dresseurs de pierres, voici dans un poème de Pierre de Ronsard, l'idée que se faisait un "jeune" poète arrogant ( de plus de cinquante ans)  des gardiennes du foyer

Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle

 

Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle,

Assise aupres du feu, devidant et filant,

Direz, chantant mes vers, en vous esmerveillant :

Ronsard me celebroit du temps que j'estois belle.

 

Lors, vous n'aurez servante oyant telle nouvelle,

Desja sous le labeur à demy sommeillant,

Qui au bruit de mon nom ne s'aille resveillant,

Benissant vostre nom de louange immortelle.

 

Je seray sous la terre et fantaume sans os :

Par les ombres myrteux je prendray mon repos :

Vous serez au fouyer une vieille accroupie,

 

Regrettant mon amour et vostre fier desdain.

Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain :

Cueillez dés aujourd'huy les roses de la vie.

Pierre de Ronsard, 1524 - 1585,

Sonnets pour Hélène*, II, 24, publié en 1578

 

 

Hélène de Surgères (Hélène de Fonsèque, muse de Ronsard, 1546 - 1618

Pierre de Ronsard article de wikipedia

avec en prime, le texte mis en musique par ??? et chanté par Lucienne Boyer.

 

A défaut de feu dans la cheminée, voici une vue de Surgères (Tour des remparts et église) et un rouet (démonstrations aux rencontres de broderie de Bourg le Roi, mai 2011)

Surgeres-1.JPG

fileuse-au-rouet.JPG

rouet.JPG

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15 septembre 2011 4 15 /09 /septembre /2011 06:00

Auprès de mon arbre, c'est le titre de la proposition de  Dresseurs de pierrres pour le 1er jeudi en poésie du défi n°64 des CROQUEURS DE MOTS.

Il précise : parmi les poèmes, celui qui contient le plus bel arbre.

Comment faire un tel choix corneillien !

 

D'abord, il y a bien entendu la chanson Auprès de mon arbre de Georges Brassens, l'une de mes chansons d'enfance, l'une de celles que j'ai longtemps su chanter par coeur (et presque sans fausses notes).

Et Patriarch me rappelle aussi Le chataîgnier de Jean Ferrat, tout aussi chargé de sens et que je connais moins 

 

Parmi mes textes, même difficulté à choisir car si je tape arbre sur mon blog dans la requête recherchez, j'obtiens 5 pages de titres ! Autant demander à une mère lequel de ses enfants elle préfère !

 

Quant aux textes de la littérature "grande" ou méconnue, l'arbre, après l'amour peut-être, en est  l'un des principaux thèmes.

 

Alors, tant pour prolonger le thème de la Terre au CASSE-TÊTE DE LA SEMAINE que pour continuer dans ma monomania Robert Desnos, je vous propose ce poème, pour tous les âges et toutes les lectures et dont il me reste à trouver le corpus dont il est extrait. (j'en ai trouvé le titre, il me reste à trouver le livre)

 

lilas - reduc1

 

Il était une feuille ...

 

 

Il était une feuille avec ses lignes

Ligne de vie

Ligne de chance

Ligne de coeur.

 

Il était une branche au bout de la feuille

Ligne fourchue signe de vie

Signe de chance

Signe de coeur.

 

Il était un arbre au bout de la branche

Un arbre digne de vie

Digne de chance

Digne de coeur.

 

Coeur gravé, percé, transpercé,

Un arbre que nul jamais ne vit.

 

Il était des racines au bout de l'arbre

Racines vignes de vie.

Vignes de chance

Vignes de coeur.

 

Au bout des racines il était la terre

La terre tout court

La terre toute ronde

La terre toute seule au travers du ciel

La terre.

      Robert Desnos, 1900 - 1945, Fortunes, 1942

 

arbre-de-la-liberte-Marsilly---reduc1.JPG    

L'arbre de la liberté de Marcilly (Charente maritime) mis en ligne sur ce billet    

.

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8 septembre 2011 4 08 /09 /septembre /2011 06:00

 

Pour prolonger le banquet d'Eglantine, au défi n°63 des CROQUEURS DE MOTS, continuons donc en vers avec des nourritures terrestres pour certaines créatures et bien plus utile encore contons les doucement pour en puiser le suc de nourritures de l'âme et de l'esprit.

Vous l'aurez deviné au titre de ce poème, Annette, l'héroïne du premier prénom du mercredi de la saison 3 est une ... chauve-souris, plus précisément une pipistrelle, l'une de nos familières voisines de la nuit.

 

Jean de La Fontaine l'utilisait en pastiche de son actualité. 

 

Son mentor, qui n'est pas Esope mais Jean-Antoine de Baïf, va plus loin encore en une économie de mots que La Fontaine ne me semble pas égaler.

 

 

 

LA CHAUVE-SOURIS

 

Une chauve-souris chut en terre.

La belette entre ses dents la serre,

 Qui ne pardonne à nul oiseau :

 Oiseau je ne suis, se dit-elle,

 Souris je suis. Se disant telle,

 Elle se sauve bien et beau.

 

Une autre fois rechut en terre.

 Le chat-huant, qui fait la guerre

 Aux souris, la chauve-souris prend.

 Souris je ne suis, ce dit-elle

Mais oiseau. Par telle cautelle

Le chat-huant sauve la rend.

 

La tierce fois, rechut en terre.

Le chat la prend, qui fait la guerre

Autant aux oiseaux qu'aux souris.

La chauve-souris n'a plus d'excuse,

Qui perd sa finesse et sa ruse

Entre les pattes du chat gris...

 

Jean-Antoine de Baïf, 1532 -1589

 

Et bien entendu, il ne vous étonnera nullement que Robert Desnos ait pensé à cet animal controversé dans ses Chantefables et chantefleurs.

Pipistrellus pipistrellus01

cliché de wikimedia commons, un clic sur l'image pour les détails

nb vu le roux du pelage, j'ai des doutes sur e fait que ce soit une pipistrelle commune

 

J'ai mis des liens vers des sites extérieurs pour en savoir plus sur les chauve-souris sous la fable La chauve-souris et les deux bellettes de Jean de La Fontaine

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8 septembre 2011 4 08 /09 /septembre /2011 06:00

Pour prolonger le banquet d'Eglantine, au défi n°63 des CROQUEURS DE MOTS, continuons donc en vers avec des nourritures terrestres pour certaines créatures et bien plus utile encore contons les doucement pour en puiser le suc de nourritures de l'âme et de l'esprit.

Vous l'aurez deviné au titre de ce poème, Annette, l'héroïne du premier prénom du mercredi de la saison 3 est une ... chauve-souris, plus précisément une pipistrelle, l'une de nos familières voisines de la nuit.

 

Jean de La Fontaine l'utilisait en pastiche de son actualité

 

La Chauve-souris et les deux Belettes

 

Une Chauve-Souris donna tête baissée

Dans un nid de Belette ; et sitôt qu'elle y fut,

L'autre, envers les souris de longtemps courroucée,

Pour la dévorer accourut.

"Quoi ? vous osez, dit-elle, à mes yeux vous produire,

Après que votre race a tâché de me nuire!

N'êtes-vous pas Souris ? Parlez sans fiction.

Oui, vous l'êtes, ou bien je ne suis pas Belette.

- Pardonnez-moi, dit la pauvrette,

Ce n'est pas ma profession.

Moi Souris ! Des méchants vous ont dit ces nouvelles.

Grâce à l'Auteur de l'Univers,

Je suis Oiseau ; voyez mes ailes :

Vive la gent qui fend les airs! "

Sa raison plut, et sembla bonne.

Elle fait si bien qu'on lui donne

Liberté de se retirer.

Deux jours après, notre étourdie

Aveuglément se va fourrer

Chez une autre Belette, aux oiseaux ennemie.

La voilà derechef en danger de sa vie.

La Dame du logis avec son long museau

S'en allait la croquer en qualité d'Oiseau,

Quand elle protesta qu'on lui faisait outrage :

"Moi, pour telle passer! Vous n'y regardez pas.

Qui fait l'Oiseau ? c'est le plumage.

Je suis Souris : vivent les Rats !

Jupiter confonde les Chats ! "

Par cette adroite repartie

Elle sauva deux fois sa vie.

 

Plusieurs se sont trouvés qui, d'écharpe changeants

Aux dangers, ainsi qu'elle, ont souvent fait la figue.

Le Sage dit, selon les gens :

"Vive le Roi, vive la Ligue. "

 

Jean de La Fontaine, 1621 - 1695

 

Son mentor, en l'occurrence ce n'est pas Esope mais Jean-Antoine de Baïf, va plus loin encore en une économie de mots que La Fontaine ne me semble pas égaler.

 

Et bien entendu, il ne vous étonnera nullement que Robert Desnos ait pensé à cet animal controversé dans ses Chantefables et chantefleurs.

 

Quelques liens pour en savoir plus sur les chauve-souris :

le muséum d'histoire naturelle de Bourges : chauve-souris questions - réponses

les pipistrelles selon Pierre-Yves Vaucher

Le site officiel de La nuit européenne de la chauve-souris (2011 : dernier WE d'août et quelques animations 1er et 2eme WE de septembre)

Les dossiers de l'ONF sur les chauve-souris

L'année internationale de la chauve-souris 2011-2012 (site en anglais, la traduction, automatique est quelquefois fantaisiste mais le tout reste compréhensible)

nuit-de-la-chauve-souris.JPG

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8 septembre 2011 4 08 /09 /septembre /2011 06:00

Pour prolonger le banquet d'Eglantine, au défi n°63 des CROQUEURS DE MOTS, continuons donc en vers avec des nourritures terrestres pour certaines créatures et bien plus utile encore contons les doucement pour en puiser le suc de nourritures de l'âme et de l'esprit.

Vous l'aurez deviné au titre de ce poème, Annette, l'héroïne du premier prénom du mercredi de la saison 3 est une ... chauve-souris, plus précisément une pipistrelle, l'une de nos familières voisines de la nuit.

 

Jean de La Fontaine l'utilisait en pastiche de son actualité

 

Son mentor, en l'occurrence ce n'est pas Esope mais Jean-Antoine de Baïf, va plus loin encore en une économie de mots que La Fontaine ne me semble pas égaler.

 

Et bien entendu, il ne vous étonnera nullement que Robert Desnos ait pensé à cet animal controversé dans ses Chantefables et chantefleurs.

 

La Chauve-souris

 

À mi-carême, en carnaval,

On met un masque de velours,

Où va le masque après le bal ?

Il vole à la tombée du jour.

Oiseau de poils, oiseau sans plumes,

Il sort, quand l’étoile s’allume,

De son repaire de décombres.

Chauve-souris masque de l’ombre

 

Robert DESNOS, 1900 - 1945 

Recueil : "Chantefables et chantefleurs"

 

masque-chauve-souris.jpg

image du Net    

 

Les liens vers des sites pour en savoir plus sur les chauve-souris sont sous le billet où j'ai mis en ligne la fable de Jean de La Fontaine : La chauve-souris et les deux belettes


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1 septembre 2011 4 01 /09 /septembre /2011 06:00

Nous voici déjà au défi n°63 des CROQUEURS DE MOTS avec pour Amirale de quart ces deux semaines, miss Coquille-églantine, dite mere-grand.

Et comme elle nous invite à un repas virtuel où chacun apporterait quelque chose, à la mode auberge espagnole, le thème de la poésie du jeudi est à notre convenance ou en rapport avec des nourritures terrestres ou de l'esprit.

 

Robert Desnos, je l'apprécie suffisamment pour vous l'avoir déjà proposé ICI et LA.

 

J'étais sûre de trouver dans Chantefables et Chantefleurs matière à répondre aux deux à la fois.

Car si ce recueil a été écrit spécialement pour les enfants, en pleine guerre et occupation allemande, il s'agit toujours de métaphores souvent assez transparentes, mais inattaquables au niveau de la censure.

 

Robert Desnos y a pourtant payé de sa vie son audace et son courage.

 

 L'ours

 

Le grand ours est dans la cage,

Il se régale de miel.

 

La grande ourse est dans le ciel,

Au pays bleu des orages.

 

Bisque ! Bisque ! Bisque ! Rage !

Tu n'auras pour tout potage

Qu'un balai dans ton ménage,

Une gifle pour tes gages,

Ta chambre au dernier étage

Et un singe en mariage !

 

Robert Desnos*, Chantefables et Chantefleurs, 1944, 1955 et 1970, éditions Gründ)

 

 * Robert Desnos, 1900 - 1945

voir aussi le site des Amis de Robert Desnos

 

Mais ceux d'entre vous qui ne connaissent pas autrement Robert Desnos que dans ces fabulettes peuvent aussi découvrir ce qu'il écrivait sous le manteau et pour les grandes personnes, à la même époque, pour chanter, comme l'écrivent Lagarde et Michard dans leur présentation, "le grand thème lyrique de l'espoir.", dans le poème Demain.

 

Ours_brun_parcanimalierpyrenees_3.jpg

cliché de Jean-Noël Lafargue, "Parc animalier des Pyrénées", 2005, libre selon licence Art libre, photothèque wikipedia : un clic sur l'image pour en savoir plus

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1 septembre 2011 4 01 /09 /septembre /2011 06:00

Peut-être n'aurais-je mis en ligne que ce poème d'espoir, pour le défi n°63 des CROQUEURS DE MOTS, dans le prolongement de ma petite nouvelle brodée à partir de La disparition suggérée au défi 60 par m'annette.

 

Car Desnos n'a pas seulement écrit pour les enfants, loin de là. Et même quand il le fait, il est recommandé aux adultes de lire entre les lignes ...

 

Mais en le lisant aussi au deuxième degré, L'ours apporte des nourritures terrestres en agitant les neurones pour des nourritures plus spirituelles. Je les programme tous les deux à la même heure, même si c'est L'ours que j'ai préparé en premier.

 

DEMAIN

 

 

Agé de cent mille ans, j'aurais encor la force

De t'attendre, ô demain pressenti par l'espoir.

Le temps, vieillard souffrant de multiples entorses,

Peut gémir : Le matin est neuf, neuf est le soir.

 

Mais depuis trop de mois nous vivons à la veille,

Nous veillons, nous gardons la lumière et le feu,

Nous parlons à voix basse et nous tendons l'oreille

A maint bruit vite éteint et perdu comme au jeu.

 

Or, du fond de la nuit, nous témoignons encore

De la splendeur du jour et de tous ses présents.

Si nous ne dormons pas c'est pour guetter l'aurore

Qui prouvera qu'enfin nous vivons au présent.

Etat de veille, 1943, (librairie Gallimard, éditeur)

 

Robert Desnos, 1900 - 1945

 

* Et bien entendu, l'expression à trouver à partir des lettres manquantes à chaque épisode se termine comme ma nouvelle par des points de suspension :

Et après ...

 

Quand le ciel est gris

le cadran solaire y perd

sa notion du temps

Jeanne Fadosi, jeudi 1er septembre 2011

cadran solaire Magny - reduc1 

Cadran solaire de l'église de Magny-en-Vexin

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25 août 2011 4 25 /08 /août /2011 06:00

avec Lilou pour le 2ème jeudi en poésie du défi n°62 des CROQUEURS DE MOTS

 

Pourquoi j'aime ...

 

J'ai l'habitude de mettre en ligne un poème d'un auteur connu ou moins, mais cette fois-ci, je vous ferai part de quelques réflexions, car il faut bien dire que la suggestion m'a interpelée.

Autant la langue française est riche et nuancée pour mettre un verbe sur "ne pas aimer", autant elle est pauvre lorsqu'il s'agit d'utiliser le verbe aimer à toutes les sauces, même si en théorie, on en trouve des synonymes plus précis mais tous désuets.

 

J'aime les haricots verts

Tu aimes ton père et ta mère

Il aime jouer les pervers

Elle aime lir' dans un Voltaire

Nous aimons la vie au grand air

Vous aimez lire du Voltaire

Ils aiment qu'on leur dis' "Je t'aime"

 

Pourquoi savoir pourquoi j'aime

Sans savoir comment j'aime

Une pintade haricots verts

Une diva dans ses grands airs

Révasser le nez en l'air

L'albatros de Baudelaire

Le dernier chanteur découvert

Rendre au pastel ce roseau* fier

Mes quelques précieux amis chers

Mes enfants chair de ma chair

Douleur de ma douleur amère

Les chants d'oiseaux sur les faîtières

Mon encombrant chat de gouttière

Sentir une rose éphémère**

Cette vie qui me le rend guère ?

 

Chaque instant en est un mystère

Et que j'attends et que j'espère

Pourquoi j'aime comme naguère

Comment ce jour demain hier

les ans venant le ciel la terre

Et manger des haricots verts.

Jeanne Fadosi, mardi 23 août 2011

 

rose-en-bouton.JPG

 

* D'autres roseaux

** D'autres roses

 

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 Ephéméride de ce jour

 

et chaque jour

je n'oublie pas Anne-Sophie

les yeux dAnne-sophie

et ses compagnes d'infortune :

145 en 2010 ; 122 en 2011 ; 148 en 2012 ; 121 en 2013 ; 118 en 2014 ; 122 en 2015 ; 123 en 2016 et en 2017 ; 121 au moins en 2018 ; 150 en 2019 (au moins 122 confirmés)

(clic sur son regard pour comprendre ... un peu)

 

Profitez des instants de la vie :

le temps s'écoule à sa cadence,

trop vite ou trop lentement,

sans retour possible

N'oubliez pas que

"Tous les matins du monde sont sans retour"

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