Nouvelle réédition du Billet 25 du 1er novembre 2008 18:18, précédente mise en ligne 1er novembre 2014
Ne restons pas à pleurer sur ta tombe, Tu n'y es pas, tu n'y dors pas. Tu es un millier de vents qui soufflent, Tu es le scintillement du diamant sur la neige, Tu es la lumière du soleil sur le grain mûr, Tu es la douce pluie d'automne. Quand je m'éveille dans le calme matin, Tu es le prompt essor Qui lance vers le ciel les oiseaux silencieux, Tu es la claire étoile qui brille dans la nuit. Ne restons pas à pleurer sur ta tombe, Tu y es et tu n'y es pas. Tu es partout où le monde est vivant.
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Adaptation (j'ai réécrit à ma mode les deux derniers vers) d'un poème anonyme trouvé dans le livre « Paroles d'espoir » recueillies par Michel Piquemal, illustrations de Michele Ferri aux éditions Albin Michel, 1999
© 1995, Albin Michel Jeunesse
Je pense avoir trouvé ce livre plus tard et cette adaptation retrouvée en faisant un peu de rangements, était à l'origine dédiée à ma soeur Lil au début de l'année 2002.
elle aurait pu correspondre à Maman partie en 1999 ou plus tard à Gérard, un autre de mes frères, qui a tiré sa révérence le jour de la Toussaint, il y a tout juste dix ans.
En 2008, j'étais loin d'imaginer que s'ajouterait à cette liste une jeune femme de 24 ans, ma petite-nièce Anne-Sophie, battue à mort par son compagnon en 2010. Pourquoi ne l'ai-je pas évoquée lors de ma réédition de 2014 ? Je ne sais.
Pourquoi n'ai-je pas évoqué dès le début aussi ce frère fauché à seulement dix mois par une pneumonie et dont je n'ai connu que la tombe, sa photo sur le buffet de la salle à manger et les récits, jamais escamotés, que m'en faisaient enfant et jeune adulte ma maman et mes soeurs. Mon père et mes frères, s'ils m'en parlaient moins, pudeur des sentiments oblige, l'évoquaient parfois, au détour d'un souvenir ou d'une expédition au cimetière ou lorsqu'un jour de pluie nous avaient plongé dans les vieilles photos du carton à chaussures.
Je pourrais allonger la liste qui est dans mon coeur.
La visite des cimetières est sans doute utile pour beaucoup et nécessaire aussi pour montrer aux gestionnaires des communes que la ou les tombes des proches n'est pas délaissée. Le commerce sur la mort existe aussi. Honte à nous décadents qui ne respectons plus rien.
Je n'ai pas besoin de cette proximité pour me sentir reliée aux êtres chers qui m'ont accompagnée de leur vivant.
Après tout, leur éternité s'inscrit dans la mémoire des vivants et leur transmission.
Ci-dessous le fac similé de la double page de l'original :
extrait de ce petit livre que je vous recommande pour adoucir vos pensées si on le trouve encore.
Une pensée particulière pour celles et ceux qui ont, d'une manière ou d'une autre, perdu des proches en cette année 2016