~ Billet 120 ~
Le thème de cette semaine est « le potager », proposé par Lajemy à Dana qui anime semaine après semaine, ces sympathiques chalenges.
Effort et bonne humeur (photo d'un de mes frères)
Retour à ce petit livre dont je vous ai déjà parlé
Le jardin philosophe, dans le billet 40 Pensées vagabondes (I)...
J'étais bien certaine d'y puiser une ou deux citations à ma convenance.
Aujourd'hui, j'ai choisi d'en extraire quelques proverbes :
« La différence entre un jardin et un désert, ce n'est pas l'eau, c'est l'homme. »
Proverbe touareg (cité p15)
Mais sans l'eau, recueillie par autant de moyens ingénieux de l'homme, point de jardin non plus.
(pompe encore emmaillotée au lendemain de l'hiver : l'aduction d'eau n'est arrivée dans ce hameau qu'au milieu des années soixante)
Certes, c'est l'homme qui amène l'eau au jardin, encore en faut-il et qu'elle ne soit pas polluée.
Grâce à cette photo sans trucage prise la semaine dernière dans des jardins ouvriers je vous invite à en savoir plus à ce sujet sur wikipédia ou sur ce très beau site trouvé tout simplement par un moteur de recherche Des jardins ouvriers aux jardins familiaux
« La terre est une mère qui ne meurt jamais. »
Proverbe maori (cité p16)
Je l'avais constaté au lendemain de la grande sècheresse de 1976 où de la terre brûlée et pelée, l'herbe avait repoussé comme par magie.
Je ne sais pas si les habitants du Sahel qui voient depuis des dizaines d'années progresser le désert partagent cette brillante pensée jaillie dans une nature luxuriante de sa richesse en eau peu polluée.
Car, de chaque région de notre planète, de chaque village de nos régions de cloche merle,
« Chaque jardinier croit s'y connaître mieux que les autres jardiniers. »
Proverbe chinois (cité p14)
Je tempèrerai cette phrase cruellement définitive, j'ai connu des jardiniers humbles, plus désireux de connaître des autres jardiniers et conscient de ses limites.
J'ai beaucoup appris de ce jardinier en l'accompagnant en son jardin :
(mon père que mes enfants n'ont pas eu la joie de connaître et qui n'ont pas pu profiter de sa sagesse d'ancien)
Je vous aurais bien cité aussi un de mes auteurs favoris, Erik Orsenna
« Le jardin, c'est de la philosophie rendue visible. » (cité p32)
Ou
« Tout jardin est d'abord l'apprentissage du temps,
du temps qu'il fait, la pluie, le vent, le soleil,
et du temps qui passe, le cycle des saisons. » (cité p79)
s'il n'avait pas aussi écrit (cité p77)
« Plus qu'aucun autre art, celui des jardins dépend d'un bon vouloir allié à de gros et durables moyens. »
Erik Orsennna
Car les plus gros moyens sont ravageurs lorsqu'ils détruisent l'équilibre des écosystèmes et organisent la disparition des cultures vivrières en faisant voyager la nourriture sur des milliers de kilomètres, transformant les progrès qui avaient fait reculer les famines en dépendance et nouvelle pauvreté.
Et le jardin cultivé avec le plus de soin et d'amour n'est jamais à l'abri des caprices destructeurs de la nature. Là, je pense aux maoris ou aux habitants des Antilles ou de la Réunion que les tempêtes n'épargnent pas, mais aussi à nos jardiniers de l'Oise qui en ont éprouvé les colères en début de cette semaine.
C'est pourquoi j'aime particulièrement cet extrait : (p 67)
« La première qualité d'un jardin n'est pas de donner à son propriétaire des fruits et des légumes ... Mais bien de lui enseigner la patience, la philosophie et les vertus supérieures, à savoir la capacité à voir son espérance déchue et ses projets différés. »
Charles Dudley Warner, My summer in a garden, 1870
Toutes les citations sont extraites du livre mentionné, LE JARDIN PHILOSOPHE, d'Erik Pigani aux Presses du Châtelet, 2008