~ Billet 182 ~ (ex catégorie poésie)
A Evelyne,
Ils s'étaient installés
dans la petite maison de mes aïeux.
Ils lui avaient redonné son éclat,
et un confort qu'elle n'avait jamais connu.
Ils furent, deux ou trois étés,
des voisins charmants,
aussi prévenants, sans étalage,
que discrets quand venaient des visiteurs.
Je me souviens d'une femme élégante,
Je me souviens d'une femme souriante.
Elle, c'est la voisine parisienne,
venant de Paris pour la nature verdoyante.
Elle, c'est ma maman,
Elle laissait le petit appartement de ville
pour retrouver les potagers et le verger,
et les vaches dans le pré d'en face.
Chaque été,
elle y venait de plus en plus tard,
mais chaque automne,
elle y restait jusqu'en Novembre.
Elles s'étaient liées d'amitié,
avec leurs différences,
avec leurs ressemblances.
Elle lui amenait un air de Paris,
un air d'élégance, un air de raffinement,
la ramenait à sa jeunesse
insouciante et naïve.
Elle lui racontait le bocage,
et la vie rude entrevue,
la vie rude entendue racontée des anciens.
Dix ans déjà que Maman a pris l'ultime chemin,
cabossée dans sa vieillesse.
Mes enfants lui manquaient,
à moi aussi,
comment lui dire !
C'était si indicible,
si douloureux,
si insupportable.
Sans rien savoir de sa détresse,
Ils lui apportaient leur présence,
Une présence souriante.
A son tour, elle vient de faire le grand voyage.
Et pour Maman, je lui dis, simplement,
Merci
Jeanne Fadosi, 28 août 2009
Et pour son retour à notre terre nourricière, je lui relis tout doucement ce poème ICI