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27 décembre 2015 7 27 /12 /décembre /2015 11:00
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2 février 2015 1 02 /02 /février /2015 10:11
Bécassine et moi

Oui, je sais, pour ceux qui ne connaissent pas (encore) ma Bécassine, un tel titre peut paraître prétentieux.

Pour ceux qui ne retiennent de bécassine qu'un symbole caricaturé dans un sens ou dans un autre, je n'arriverai pas à les convaincre.

Bécassine mérite pourtant mieux ...

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On dit que Bécassine a été conçue à la veille de sa naissance, le 2 février 1905 dans le premier numéro d'un journal destiné aux petites filles "La semaine de Suzette" et la vas vite par la rédactrice en chef et le premier dessinateur qui passait par là.

En s'emparant d'une maladresse de la petite bonne bretonne de la dame parisienne.

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On dit que c'est pour combler la page vide provoquée par la défection d'une publicité.

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On dit cela ...

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On dit aussi que ce projet a été mis en route en 1904 et qu'il était pensé.

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Mais peut-être je serai plus sage si je laisse la place à wikipedia - Bécassine, dont l'article est fouillé. Dommage qu'il n'en soit pas de même pour celui sur la revue.

Ou à cette page L'art de Joseph-Porphyre Pinchon (1871 - 1953)

La genèse de Bécassine y est expédiée sans prudence mais la suite vaut, me semble-t-il, qu'on la lise avec attention.

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Ma Bécassine à moi, elle s'est concrétisée très tôt dans une poupée en mousse de caoutchouc articulé fidèle à son modèle de bande dessinée, celle que mon grand frère m'avait rapporté de Brest à son retour (voir Retour d'un grand frère)

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Cette poupée-là, elle a longtemps encore égayé les jeux de mes neveux et nièces quand ils la retrouvaient dans mes vieux jouets pendant leurs vacances à la maison.

Jusqu'à ce que le temps, la chaleur, la sécheresse, ne viennent a bout de la mousse et qu'elle finisse à contre cœur à la poubelle.

ma Bécassine, que j'ai bien sûr aussi suivi en bande dessinée, c'est bien autre chose encore, l'un des médiums de mon éducation sociale et d'un certain regard sur le monde, tel qu'il était et se transformait.

peut-être à suivre

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30 janvier 2015 5 30 /01 /janvier /2015 09:10

Les oiseaux se cachent pour mourir, tel est le titre français d'un roman de Colleen McCullough, traduit et paru en France en 1978. Un roman devenu très vite un best seller qui m'a été offert cette année-là.

Son titre anglais est Thorn birds, du nom de ces oiseaux qui s'empalent sur une épine pour réduire leur agonie.

J'ai lu ce livre. Une lecture agréable. Oserai-je dire pourtant que je m'étonnais de l'engouement soulevé parmi les jeunes femmes de ma génération ? Je suis peut-être passée à côté.

L'auteur de ce livre vient de mourir le 29 janvier 2015 à 77 ans.

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A-t-elle choisi de partir en hiver ?

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Je me demande si maintenant, les humains se cachent pour mourir, quand ils sentent leur heure venue ou si ce sont les vivants qui se cachent la mort.

La mort des oiseaux

Le soir, au coin du feu, j’ai pensé bien des fois,
A la mort d’un oiseau, quelque part, dans les bois,
Pendant les tristes jours de l’hiver monotone
Les pauvres nids déserts, les nids qu’on abandonne,
Se balancent au vent sur le ciel gris de fer.

Oh ! comme les oiseaux doivent mourir l’hiver !
Pourtant lorsque viendra le temps des violettes,
Nous ne trouverons pas leurs délicats squelettes.
Dans le gazon d’avril où nous irons courir.
Est-ce que ” les oiseaux se cachent pour mourir ? ”

François Coppée, Promenades et Intérieurs V,
Les Humbles, 1872

François Coppée, wikisource

Les oiseaux se cachent-ils pour mourir ?
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26 décembre 2014 5 26 /12 /décembre /2014 18:00

 

LES TROIS MESSES BASSES.

conte de noël.

I --->   ;   II --->

 

III

 

Cinq minutes après, la foule des seigneurs s’asseyait dans la grande salle, le chapelain au milieu d’eux. Le château, illuminé de haut en bas, retentissait de chants, de cris, de rires, de rumeurs ; et le vénérable dom Balaguère plantait sa fourchette dans une aile de gelinotte, noyant le remords de son péché sous des flots de vin du pape et de bons jus de viandes. Tant il but et mangea, le pauvre saint homme, qu’il mourut dans la nuit d’une terrible attaque, sans avoir eu seulement le temps de se repentir ; puis, au matin, il arriva dans le ciel encore tout en rumeur des fêtes de la nuit, et je vous laisse à penser comme il y fut reçu.

 

— Retire-toi de mes yeux, mauvais chrétien ! lui dit le souverain Juge, notre maître à tous. Ta faute est assez grande pour effacer toute une vie de vertu… Ah ! tu m’as volé une messe de nuit… Eh bien ! tu m’en payeras trois cents en place, et tu n’entreras en paradis que quand tu auras célébré dans ta propre chapelle ces trois cents messes de Noël en présence de tous ceux qui ont péché par ta faute et avec toi…

 

… Et voilà la vraie légende de dom Balaguère comme on la raconte au pays des olives. Aujourd’hui le château de Trinquelage n’existe plus, mais la chapelle se tient encore droite tout en haut du mont Ventoux, dans un bouquet de chênes verts. Le vent fait battre sa porte disjointe, l’herbe encombre le seuil ; il y a des nids aux angles de l’autel et dans l’embrasure des hautes croisées dont les vitraux coloriés ont disparu depuis longtemps. Cependant il paraît que tous les ans, à Noël, une lumière surnaturelle erre parmi ces ruines, et qu’en allant aux messes et aux réveillons, les paysans aperçoivent ce spectre de chapelle éclairé de cierges invisibles qui brûlent au grand air, même sous la neige et le vent. Vous en rirez si vous voulez, mais un vigneron de l’endroit, nommé Garrigue, sans doute un descendant de Garrigou, m’a affirmé qu’un soir de Noël, se trouvant un peu en ribote, il s’était perdu dans la montagne du côté de Trinquelage ; et voici ce qu’il avait vu… Jusqu’à onze heures, rien. Tout était silencieux, éteint, inanimé. Soudain, vers minuit, un carillon sonna tout en haut du clocher, un vieux, vieux carillon qui avait l’air d’être à dix lieues. Bientôt, dans le chemin qui monte, Garrigue vit trembler des feux, s’agiter des ombres indécises. Sous le porche de la chapelle, on marchait, on chuchotait :

 

— Bonsoir, maître Arnoton !

 

— Bonsoir, bonsoir, mes enfants !…

 

Quand tout le monde fut entré, mon vigneron, qui était très brave, s’approcha doucement, et regardant par la porte cassée eut un singulier spectacle. Tous ces gens qu’il avait vus passer étaient rangés autour du chœur, dans la nef en ruine, comme si les anciens bancs existaient encore. De belles dames en brocart avec des coiffes de dentelle, des seigneurs chamarrés du haut en bas, des paysans en jaquettes fleuries ainsi qu’en avaient nos grands-pères, tous l’air vieux, fané, poussiéreux, fatigué. De temps en temps, des oiseaux de nuit, hôtes habituels de la chapelle, réveillés par toutes ces lumières, venaient rôder autour des cierges dont la flamme montait droite et vague comme si elle avait brûlé derrière une gaze ; et ce qui amusait beaucoup Garrigue, c’était un certain personnage à grandes lunettes d’acier, qui secouait à chaque instant sa haute perruque noire sur laquelle un de ces oiseaux se tenait droit tout empêtré en battant silencieusement des ailes…

 

Dans le fond, un petit vieillard de taille enfantine, à genoux au milieu du chœur, agitait désespérément une sonnette sans grelot et sans voix, pendant qu’un prêtre, habillé de vieil or, allait, venait devant l’autel en récitant des oraisons dont on n’entendait pas un mot… Bien sûr c’était dom Balaguère, en train de dire sa troisième messe basse.

 

Alphonse Daudet, Lettres de mon moulin

Charpentier (et Fasquelle), 1887 (réimp.1895) (pp. 211-228). par wikisource

 

 je voulais illustrer ce dernier volet du conte avec la chapelle du Mont Ventoux, mais elle a finalement été détruite au milieu du XXe siècle et personnellement, je n'apprécie pas du tout celle qui a été construite à la place en 1956, avec sa croix de béton arrogante et son air de bunker. Je préfère m'imaginer celle qu'a connue Alphonse Daudet à partir de cette carte élaborée au XVIIe siècle

 

Ventoux_et_Sainte_Croix_-1627-_Carte_de_Jacques_de_Chieze.jpg

Ventoux et Chapelle Sainte-Croix, (1627), Carte de Jacques de Chieze

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25 décembre 2014 4 25 /12 /décembre /2014 18:00

 

 

LES TROIS MESSES BASSES.

conte de noël. Alphonse Daudet, Les Lettres de mon moulin,  1887

I --->

 

II

 

 

Drelindin din !… Drelindin din !…

 

C’est la messe de minuit qui commence. Dans la chapelle du château, une cathédrale en miniature, aux arceaux entrecroisés, aux boiseries de chêne, montant jusqu’à hauteur des murs, les tapisseries ont été tendues, tous les cierges allumés. Et que de monde ! Et que de toilettes ! Voici d’abord, assis dans les stalles sculptées qui entourent le chœur, le sire de Trinquelage, en habit de taffetas saumon, et près de lui tous les nobles seigneurs invités. En face, sur des prie-Dieu garnis de velours, ont pris place la vieille marquise douairière dans sa robe de brocart couleur de feu et la jeune dame de Trinquelage, coiffée d’une haute tour de dentelle gaufrée à la dernière mode de la cour de France. Plus bas on voit, vêtus de noir avec de vastes perruques en pointe et des visages rasés, le bailli Thomas Arnoton et le tabellion maître Ambroy, deux notes graves parmi les soies voyantes et les damas brochés. Puis viennent les gras majordomes, les pages, les piqueurs, les intendants, dame Barbe, toutes ses clefs pendues sur le côté à un clavier d’argent fin. Au fond, sur les bancs, c’est le bas office, les servantes, les métayers avec leurs familles ; et enfin, là-bas, tout contre la porte qu’ils entr’ouvrent et referment discrètement, messieurs les marmitons qui viennent entre deux sauces prendre un petit air de messe et apporter une odeur de réveillon dans l’église toute en fête et tiède de tant de cierges allumés.

 

Est-ce la vue de ces petites barrettes blanches qui donne des distractions à l’officiant ? Ne serait-ce pas plutôt la sonnette de Garrigou, cette enragée petite sonnette qui s’agite au pied de l’autel avec une précipitation infernale et semble dire tout le temps :

 

— Dépêchons-nous, dépêchons-nous… Plus tôt nous aurons fini, plus tôt nous serons à table.

 

Le fait est que chaque fois qu’elle tinte, cette sonnette du diable, le chapelain oublie sa messe et ne pense plus qu’au réveillon. Il se figure les cuisiniers en rumeur, les fourneaux où brûle un feu de forge, la buée qui monte des couvercles entr’ouverts, et dans cette buée deux dindes magnifiques, bourrées, tendues, marbrées de truffes…

 

Ou bien encore il voit passer des files de pages portant des plats enveloppés de vapeurs tentantes, et avec eux il entre dans la grande salle déjà prête pour le festin. Ô délices ! voilà l’immense table toute chargée et flamboyante, les paons habillés de leurs plumes, les faisans écartant leurs ailes mordorées, les flacons couleur de rubis, les pyramides de fruits éclatants parmi les branches vertes, et ces merveilleux poissons dont parlait Garrigou (ah ! bien oui, Garrigou !) étalés sur un lit de fenouil, l’écaille nacrée comme s’ils sortaient de l’eau, avec un bouquet d’herbes odorantes dans leurs narines de monstres. Si vive est la vision de ces merveilles, qu’il semble à dom Balaguère que tous ces plats mirifiques sont servis devant lui sur les broderies de la nappe d’autel, et deux ou trois fois, au lieu de Dominus vobiscum ! il se surprend à dire le Benedicite. À part ces légères méprises, le digne homme débite son office très consciencieusement, sans passer une ligne, sans omettre une génuflexion ; et tout marche assez bien jusqu’à la fin de la première messe ; car vous savez que le jour de Noël le même officiant doit célébrer trois messes consécutives.

 

— Et d’une ! se dit le chapelain avec un soupir de soulagement ; puis, sans perdre une minute, il fait signe à son clerc ou celui qu’il croit être son clerc, et…

 

Drelindin din !… Drelindin din !

 

C’est la seconde messe qui commence, et avec elle commence aussi le péché de dom Balaguère.

 

— Vite, vite, dépêchons-nous, lui crie de sa petite voix aigrelette la sonnette de Garrigou, et cette fois le malheureux officiant, tout abandonné au démon de gourmandise, se rue sur le missel et dévore les pages avec l’avidité de son appétit en surexcitation. Frénétiquement il se baisse, se relève, esquisse les signes de croix, les génuflexions, raccourcit tous ses gestes pour avoir plus tôt fini. À peine s’il étend ses bras à l’Évangile, s’il frappe sa poitrine au Confiteor. Entre le clerc et lui c’est à qui bredouillera le plus vite. Versets et répons se précipitent, se bousculent. Les mots à moitié prononcés, sans ouvrir la bouche, ce qui prendrait trop de temps, s’achèvent en murmures incompréhensibles.

 

Oremus ps… ps… ps…

 

Mea culpa… pa… pa…

 

Pareils à des vendangeurs pressés foulant le raisin de la cuve, tous deux barbotent dans le latin de la messe, en envoyant des éclaboussures de tous les côtés.

 

Dom… scum !… dit Balaguère.

 

… Stutuo !… répond Garrigou ; et tout le temps la damnée petite sonnette est là qui tinte à leurs oreilles, comme ces grelots qu’on met aux chevaux de poste pour les faire galoper à la grande vitesse. Pensez que de ce train-là une messe basse est vite expédiée.

 

— Et de deux ! dit le chapelain tout essoufflé ; puis sans prendre le temps de respirer, rouge, suant, il dégringole les marches de l’autel et…

 

Drelindin din !… Drelindin din !…

 

C’est la troisième messe qui commence. Il n’y a plus que quelques pas à faire pour arriver à la salle à manger ; mais, hélas ! à mesure que le réveillon approche, l’infortuné Balaguère se sent pris d’une folie d’impatience et de gourmandise. Sa vision s’accentue, les carpes dorées, les dindes rôties, sont là, là… Il les touche ;… il les… Oh ! Dieu !… Les plats fument, les vins embaument ; et secouant son grelot enragé, la petite sonnette lui crie :

 

— Vite, vite, encore plus vite !…

 

Mais comment pourrait-il aller plus vite ? Ses lèvres remuent à peine. Il ne prononce plus les mots… À moins de tricher tout à fait le bon Dieu et de lui escamoter sa messe… Et c’est ce qu’il fait, le malheureux !… De tentation en tentation il commence par sauter un verset, puis deux. Puis l’épître est trop longue, il ne la finit pas, effleure l’évangile, passe devant le Credo sans entrer, saute le Pater, salue de loin la préface, et par bonds et par élans se précipite ainsi dans la damnation éternelle, toujours suivi de l’infâme Garrigou (vade retro, Satanas !) qui le seconde avec une merveilleuse entente, lui relève sa chasuble, tourne les feuillets deux par deux, bouscule les pupitres, renverse les burettes, et sans cesse secoue la petite sonnette de plus en plus fort, de plus en plus vite.

 

Il faut voir la figure effarée que font tous les assistants ! Obligés de suivre à la mimique du prêtre cette messe dont ils n’entendent pas un mot, les uns se lèvent quand les autres s’agenouillent, s’asseyent quand les autres sont debout ; et toutes les phases de ce singulier office se confondent sur les bancs dans une foule d’attitudes diverses. L’étoile de Noël en route dans les chemins du ciel, là-bas, vers la petite étable, pâlit d’épouvante en voyant cette confusion…

 

— L’abbé va trop vite… On ne peut pas suivre, murmure la vieille douairière en agitant sa coiffe avec égarement.

 

Maître Arnoton, ses grandes lunettes d’acier sur le nez, cherche dans son paroissien où diantre on peut bien en être. Mais au fond, tous ces braves gens, qui eux aussi pensent à réveillonner, ne sont pas fâchés que la messe aille ce train de poste ; et quand dom Balaguère, la figure rayonnante, se tourne vers l’assistance en criant de toutes ses forces : Ite, missa est, il n’y a qu’une voix dans la chapelle pour lui répondre un Deo gratias si joyeux, si entraînant, qu’on se croirait déjà à table au premier toast du réveillon.

 

à suivre --->

les-3-messes-basses-net---reduc1.JPG flou-pour-les-3-messes-basses---reduc1.JPG

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24 décembre 2014 3 24 /12 /décembre /2014 18:00

 

J'ai déjà évoqué nos soirées familiales d'enfance et de jeunesse à la veillée de noël. (Noël pour les petits oiseaux)

Il n'y avait pas toujours de dinde aux marrons prévue pour le lendemain midi, remplacée par un chapon élevé avec soin dans notre petite basse-cour. Ou une oie. Les marrons, quand Papa en avait eu le temps, avaient été glacés pour accompagner les pâtes de fruits aux coings ou aux framboises et les truffes au chocolat (autres friandises maison)

L'un de nos rituels domestiques, gentiment impertinent, était de lire à plusieurs voix ce malicieux conte de noël, inclus dans les Lettres de mon moulin, de Alphonse Daudet.

 

Je mets en ligne en ce soir de 24 décembre la première des trois messes basses. Les deux suivantes viendront demain soir et après-demain soir. Les plus pressés de tout lire peuvent suivre les liens à suivre (puisqu'OB nous le permet encore) ou encore écouter le livre audio en accès gratuit (mettre le son avant de cliquer)

 

LES TROIS MESSES BASSES.

conte de noël.

 

I

— Deux dindes truffées, Garrigou ?…

 

— Oui, mon révérend, deux dindes magnifiques bourrées de truffes. J’en sais quelque chose, puisque c’est moi qui ai aidé à les remplir. On aurait dit que leur peau allait craquer en rôtissant, tellement elle était tendue…

 

— Jésus-Maria ! moi qui aime tant les truffes !… Donne-moi vite mon surplis, Garrigou… Et avec les dindes, qu’est-ce que tu as encore aperçu à la cuisine ?…

 

— Oh ! toutes sortes de bonnes choses… Depuis midi nous n’avons fait que plumer des faisans, des huppes, des gelinottes, des coqs de bruyère. La plume en volait partout… Puis de l’étang on a apporté des anguilles, des carpes dorées, des truites, des…

 

— Grosses comment, les truites, Garrigou ?

 

— Grosses comme ça, mon révérend… Énormes !…

 

— Oh ! Dieu ! il me semble que je les vois… As-tu mis le vin dans les burettes ?

 

— Oui, mon révérend, j’ai mis le vin dans les burettes… Mais dame ! il ne vaut pas celui que vous boirez tout à l’heure en sortant de la messe de minuit. Si vous voyiez cela dans la salle à manger du château, toutes ces carafes qui flambent pleines de vins de toutes les couleurs… Et la vaisselle d’argent, les surtouts ciselés, les fleurs, les candélabres !… Jamais il ne se sera vu un réveillon pareil. Monsieur le marquis a invité tous les seigneurs du voisinage. Vous serez au moins quarante à table, sans compter le bailli ni le tabellion… Ah ! vous êtes bien heureux d’en être, mon révérend !… Rien que d’avoir flairé ces belles dindes, l’odeur des truffes me suit partout… Meuh !…

 

— Allons, allons, mon enfant. Gardons-nous du péché de gourmandise, surtout la nuit de la Nativité… Va bien vite allumer les cierges et sonner le premier coup de la messe ; car voilà que minuit est proche, et il ne faut pas nous mettre en retard…

 

Cette conversation se tenait une nuit de Noël de l’an de grâce mil six cent et tant, entre le révérend dom Balaguère, ancien prieur des Barnabites, présentement chapelain gagé des sires de Trinquelage, et son petit clerc Garrigou, ou du moins ce qu’il croyait être le petit clerc Garrigou, car vous saurez que le diable, ce soir-là, avait pris la face ronde et les traits indécis du jeune sacristain pour mieux induire le révérend père en tentation et lui faire commettre un épouvantable péché de gourmandise. Donc, pendant que le soi-disant Garrigou (hum ! hum !) faisait à tour de bras carillonner les cloches de la chapelle seigneuriale, le révérend achevait de revêtir sa chasuble dans la petite sacristie du château ; et, l’esprit déjà troublé par toutes ces descriptions gastronomiques, il se répétait à lui-même en s’habillant :

 

— Des dindes rôties… des carpes dorées… des truites grosses comme ça !…

 

Dehors, le vent de la nuit soufflait en éparpillant la musique des cloches, et, à mesure, des lumières apparaissaient dans l’ombre aux flancs du mont Ventoux, en haut duquel s’élevaient les vieilles tours de Trinquelage. C’étaient des familles de métayers qui venaient entendre la messe de minuit au château. Ils grimpaient la côte en chantant par groupes de cinq ou six, le père en avant, la lanterne en main, les femmes enveloppées dans leurs grandes mantes brunes où les enfants se serraient et s’abritaient. Malgré l’heure et le froid, tout ce brave peuple marchait allègrement, soutenu par l’idée qu’au sortir de la messe il y aurait, comme tous les ans, table mise pour eux en bas dans les cuisines. De temps en temps, sur la rude montée, le carrosse d’un seigneur précédé de porteurs de torches, faisait miroiter ses glaces au clair de lune, ou bien une mule trottait en agitant ses sonnailles, et à la lueur des falots enveloppés de brume, les métayers reconnaissaient leur bailli et le saluaient au passage :

 

— Bonsoir, bonsoir, maître Arnoton !

 

— Bonsoir, bonsoir, mes enfants !

 

La nuit était claire, les étoiles avivées de froid ; la bise piquait, et un fin grésil, glissant sur les vêtements sans les mouiller, gardait fidèlement la tradition des Noëls blancs de neige. Tout en haut de la côte, le château apparaissait comme le but, avec sa masse énorme de tours, de pignons, le clocher de sa chapelle montant dans le ciel bleu noir, et une foule de petites lumières qui clignotaient, allaient, venaient, s’agitaient à toutes les fenêtres, et ressemblaient, sur le fond sombre du bâtiment, aux étincelles courant dans des cendres de papier brûlé… Passé le pont-levis et la poterne, il fallait, pour se rendre à la chapelle, traverser la première cour, pleine de carrosses, de valets, de chaises à porteurs, toute claire du feu des torches et de la flambée des cuisines. On entendait le tintement des tournebroches, le fracas des casseroles, le choc des cristaux et de l’argenterie remués dans les apprêts d’un repas ; par là-dessus, une vapeur tiède, qui sentait bon les chairs rôties et les herbes fortes des sauces compliquées, faisait dire aux métayers comme au chapelain, comme au bailli, comme à tout le monde :

 

— Quel bon réveillon nous allons faire après la messe !

 

à suivre --->

Abraham Hendricksz. van Beyeren Fruit and Fowl - - reduc1

Abraham van Beijeren, Nature morte avec fruits et volailles, ~1651

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19 décembre 2014 5 19 /12 /décembre /2014 06:00

 

19 décembre 1964 : transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon

 

vingt et un ans après sa mort lors de son transfert en Allemagne des suites des tortures endurées, un cénotaphe est dédié à Jean Moulin au Panthéon des grands Hommes de la République française, avec ses cendres présumées mais non attestées.

Plus jeune sous-préfet de France en 1925, à , plus jeune préfet de France en en 1937 il est surtout le grand résistant chargé d'unifier les mouvements de résistance, chargé de créer le Conseil National de la Résistance (CNR), tâche ô combien délicate, il en fut le premier dirigeant.

 

Chartres-Jean-Moulins---reduc1.JPG

Monument Jean Moulin à Chartres où il fut préfet d'Eure-et-Loir de janvier 1939 à début novembre 1940 (le gouvernement de Vichy l'a révoqué de son poste et mis en disponibilité en raison des ses idées républicaines marquées à gauche)

 

S'il ne fallait retenir que deux phrases du discours prononcé par André Malraux ce jour-là, ce serait, avec emma, celle-ci :

 

« Entre ici, Jean Moulin, avec ton terrible cortège. Avec ceux qui sont morts dans les caves sans avoir parlé, comme toi ; et même, ce qui est peut-être plus atroce, en ayant parlé... »

André Malraux, discours de réception des cendres de Jean Moulin au Panthéon, 19 décembre 1964    

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8 décembre 2014 1 08 /12 /décembre /2014 09:00

 

La pluie s'est invitée à la cérémonie en l'honneur de Nelson Mandela.

Une page de l''Histoire de l'Afrique comme l'Humanité en réserve rarement.

 

Que retenir de cette page d'Histoire avec un grand H vécue en temps réel d'un bout à l'autre de la planète, par médias interposés ... 

 

Je suis rentrée à temps pour entendre et voir la chorale officielle chanter dans plusieurs des xx langues officielles d'Afrique du Sud l'hymne national sur France2.

 

J'ai, quoique ne connaissant pas le langage des signes, trouvé curieux certaines des mimiques qui me semblaient pour le moins de l'ordre de l'impertinence potache.

 

En revisitant ce brouillon, ouvert le 10/12/2013 à presque 19h, j'avais noté : A compléter pour le premier anniversaire de la mort et ou de la cérémonie officielle de Nelson Mandela

 

Nelson-Mandela-2013-12-07.jpeg

Hommage à Nelson Mandela : le programme des cérémonies

 

C'était il y a un an ...

 

Nous y voici à cette date anniversaire. Que dire de l'Histoire en marche depuis ce jour de décembre 2013 ?

Centre Afrique, Lybie, Syrie, Irak, Gaza, 

 

sans oublier ebola le virus criminel en Afrique de l'Ouest

 

Thaïlande ou une junte militaire s'est installée au pouvoir,

 

et d'autres dont on ne parle pas ...

 

Ukraine, Crimée, ...

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7 décembre 2014 7 07 /12 /décembre /2014 06:00

 

Initialement mis en ligne le dimanche 13 mai 2012, mis à jour pour 2015, 2014 et 2013.

 

Peut-être en est-il qui attendent des réponses au quiz de samedi dernier avec impatience et d'autres (beaucoup plus nombreux, mais si !) qui ont déjà oublié ...

 

"Grande cause nationale" est à distinguer de "l'année internationale de l'ONU". dont le thème est décidé par une résolution de l'Assemblée Générale des Nations Unies Voir une liste UN Années internationales   ou Année internationale - wikipedia

 

"Grande cause nationale" est également à distinguer des Campagnes d'intérêt général (5 max) voir fiche résumée de ces deux labels

 

 

création du label "Grande cause nationale : 1977

le figaro 25 novembre 2009

 

La grande cause nationale de 2015 a donc été annoncée par Le premier ministre lors de son discours de clôture de La 3ème Conférence environnementale du quinquénat de François Hollande :

ce sera La lutte contre le déréglement climatique

 

Il faut dire que l'actualité se charge de nous rappeler l'urgence d'une prise de conscience de cruelle façon

 

 

2014  un choix original et ô combien emblématique : L'engagement associatif

Ce choix a été officialisé au début de 2014. difficile sans doute

 

2013 L'illettrisme

Un choix officialisé tardivement début 2013, après d'âpres rivalités entre propositions toutes aussi nobles

 

2012 L'autisme grande cause 2012 voir Franceculture L'autisme grande cause nationale, grand tracas parental

L'autisme, les raisons de la Grande Cause nationale 2012 (Le Point)

 

Pour une fois, j'avais découvert cette désignation dès le 1er ou 2 janvier 2012 à la télévision.

J'ai même eu l'envie d'en faire mon premier article pour la Communauté des bonnes nouvelles de Clio48.

Sauf que le début de l'année, dont on aurait pu saluer la capacité de "nombreuses*" associations à se fédérer pour l'occasion, a assez vite été le lieu principal d'une polémique du collectif ou d'une partie, contre certaines méthodes de prise en charge, notamment analythiques  (dont j'entends les défauts, ce n'est pas le problème) et de règlements de compte médiatiques.

 

S'il y a tant d'associations concernées en France, comment se fait-il que la prise en charge de l'autisme dans notre pays soit si indigente, au regard de notre voisin la Belgique ?

 

* il serait intéressant d'en connaitre le véritable nombre des différents mouvements indépendants les uns des autres.

 

2011, je l'avais su vers le milieu de l'année, j'ai déjà oublié... et pourtant ...

 

il s'agissait de la solitude et le label a été attribué au collectif de 26 associations constitué pour l'occasion "Pas de solitude dans une France fraternelle" fédéré par la Société Saint-Vincent de Paul** et 24 associations partenaires*, de tous horizons (laïques, juifs, chrétiens, musulmans, action sociale généraliste ou très spécifique)

* Associations partenaires de la Société de Saint-Vincent-de-Paul : Armée du Salut, Association Nationale des Visiteurs de Prison, Associations Familiales Catholiques, CCFD-Terre Solidaire, CCIC-Unesco, CFRT (Centre Français de Radio et Télévision),Centre d'Action Sociale Protestante, Ensemble 2 Générations, Fédération Nationale des Équipes Saint-Vincent, Fédération de la Banque Alimentaire, Fédération de l'Entraide Protestante, Habitat et Humanisme, Jeunesse Indépendante Chrétienne, Parcours Alpha, Ordre de Malte, Ouest France, Petits Frères des Pauvres, Police et Humanisme, Secours Catholique, Secours Islamique, SOS-Amitié, SOS Village d'enfants, Fêtes des Voisins / Voisins solidaires, Secours Populaire Français.

J'en ai eu du mal à trouvé la liste des associations, je l'ai finalement trouvé (extraits précédents) dans cet article du journal La vie.

 

** si je compte bien, la Société Saint-Vincent de Paul comptait pour 2 associations.


2010 La lutte contre les violences faites aux femmes

Peut-être avais-je eu cette information un peu plus tôt dans l'année de façon distraite. Il a fallu le drame arrivé à ma petite nièce Anne-Sophie (en juillet) pour que j'en découvre l'existence.

 

2009 les dons d'organes, de sang, de plaquette et de moelle osseuse. C'est Melly qui m'avait sensibilisé aux innombrables questions que soulèvent les greffes d'organes vitaux en me conseillant la lecture d'un excellent livre.

Je ne me souviens plus avoir vraiment réalisé qu'il s'agissait du thème de la Grande cause nationale de cette année-là.

 

Important : Le paragraphe suivant concernait la cause 2012 (l'autisme).  Son absence de pertinence pour la cause 2014 m'avait échappé avant la programmation de sa réédition. Je viens de le découvrir ce dimanche et en suis tout à fait désolée de l'avoir laissé tel quel notamment envers les personnes qui ont eu la difficile tâche de choisir le sujet.  En l'absence d'une possibilité de consensus sur d'autres causes associatives, l'engagement associatif, retenu déjà pour l'année 2001, est dans son énoncé même, normalement au-dessus des polémiques.

Pour une fois, depuis le début de l'année (2012), on en parle régulièrement dans diverses émissions, même si les solutions sont débattues sur un mode assez voire vigoureusement polémique, (ce qui me navre ! ) au moins on en parle !

 

 

Quelques associations nominées en vrac

 

le secours populaire en 1991 ;  le secours catholique en 1988 ; Médecins sans frontière en 1987 ; La Fondation de france en 1978 ; etc

 

  partage à fleur de peau -mains

 

voir ce qu'en dit wikipedia - Grande cause nationale

 

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17 août 2014 7 17 /08 /août /2014 05:00

 

Dire ou se taire ? ... (1) ; Dire ou se taire ? ... (2)

 

nb : si mon blabla vous semble trop long ou inutile, allez au moins au lien figurant en bas de ce billet.

 

Si chacun, en conscience, doit s'interroger sur ce qu'il convient de dire et taire (oui il faut parfois se taire, revoyez le film Menteur menteur, de Tom Shadyac, 1997, avec Jim Carey si vous avez encore des doutes), sur le tempo du silence et de la parole, et à qui ?, et quand ? et comment ? Si la Toile a ouvert de fantastiques opportunités de s'étaler sur les réseaux sociaux, avec tous les excès de la nouveauté, en oubliant que ce que l'on y met est visible par tous ou peut être transféré dans une répétition qui nous échappe, si elle efface la frontière, la protection, entre soi et les autres, tous les autres, longtemps ce sont les medias, qui ne s'appelaient pas encore ainsi, qui étaient les transmetteurs des nouvelles, importantes ou non, lourdes de conséquences, ... ou non.

Et avant cela, n'oublions pas le rôle des colporteurs et des chemineaux,  celui des compagnons du Tour de France, des messagers, des grands voyageurs tels Marco Polo ou des petits glaneurs de nouvelles tels les gardes champêtres ou même le curé ou les crieurs.

 

En ce qui concerne les messages écrits, beaucoup de libelles recopiés le plus souvent à la main mais quelquefois imprimés circulaient sous le manteau. Les informations officielles telles la sinistre conscription ou les appels à impôt ou à corvée faisaient l'objet d'affiches placardées, d'où leur nom de placards.

Les nouvelles prennent leur temps à se diffuser dans les provinces et l'almanach est souvent une source précieuse des potins de l'année comme des conseils pour les culture ou pour l'hygiène, la santé et la moralité.

 

Le premier périodique, un hebdomadaire de 4 pages, est lancé à Strasbourg en 1605 et publié régulièrement à partir de 1609. L'invention de l'imprimerie existe alors depuis les années 1450, soit depuis 150 ans

 

Relation-couv-1609.jpg

image glanée sur wikimedia, Domaine public (informations CLIC)

 

Des mesures politiques ont dès le départ freiné la diffusion des idées et des informations par des censures et des contrôles très stricts et tout écart est radicalement sanctionné.

 

Il faut attendre le XIXe siècle et son essor industriel, pour que la presse puisse se développer, en dépit de la présence omniprésente des ciseaux d'Anasthasie (allégorie de la censure créée par le caricaturiste André Gill). Il fallait aussi que l'instruction progresse. Car il fallait au moins que quelques uns sachent lire. Après, l'information circulait, filtrée, souvent déformée, par le bouche à oreille.

 

Dire ou se taire ... et quoi, et quand, et comment ... Voilà bien les interrogations essentielles que devait, que devrait, se poser tout journaliste.

 

D'autant que, outre les pouvoirs officiels, la méfiance est relayée en chaire, ou par des écrivains utilisant leur notoriété. La presse a des détracteurs redoutables et parmi eux Baudelaire.

 

Vous retrouverez mes réflexions entremêlées dans divers billets :

Le Diable, par Jacques Brel

La gazette de Baudelaire

Que penseraient-ils des gazettes actuelles I

Que penseraient-ils des gazettes actuelles II

Sur les journaux de nos vies

 

L'actualité interpelle plus que jamais sur cette question fondamentale dont les réponses font le ciment ou l'éclatement du vivre ensemble.

 

Les étés du matin sur Franc Inter ont pris l'habitude de nous emmener revisiter des écrivains français parmi les plus connus, il y a deux ans c'était Montaigne, l'an dernier Proust

Cette année, Baudelaire.

Et justement, un matin de cette semaine, c'est Baudelaire et les journaux dit par Zabou Breitman et commenté par Antoine Compagnon

.

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(clic sur son regard pour comprendre ... un peu)

 

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